Pilule : le risque de cancer du sein se confirme

La contraception hormonale augmenterait le risque de cancer du sein. Cet élément est confirmé par une large étude réalisée au Danemark.
© Istock

En matière de contraception, les études se suivent et ne se ressemblent pas. Mais un sujet semble faire l'unanimité : la pilule augmenterait la probabilité de développer un cancer du sein. Une large étude réalisée au Danemark abonde dans ce sens et apporte quelques précisions.

Réalisés auprès de plus d'un million de Danoises, et publiés dans le New England Journal of Medicine, ces travaux confirment l'existence d'un risque accru de cancer du sein.

Les femmes sous contraception hormonale seraient 20 % plus exposées que celles qui n'y ont pas recours. Cela vaut pour celles qui prennent une pilule - combinée ou progestative - ou qui portent un stérilet hormonal.

Un risque qui augmente avec les années de prises

Les recherches montrent que le temps passé avec une contraception hormonale influence la probabilité de faire un cancer du sein. Ainsi, les femmes y ayant recours depuis moins d'un an s'en sortent mieux que celles qui renouvellent leur prescription depuis plus de 10 ans. Pour ces dernières, le risque relatif est augmenté de 38 %.

Cet effet des hormones de synthèse sur le cancer du sein est bien connu des autorités sanitaires. A tel point qu'il figure parmi les avertissements inscrits sur chaque notice de pilule contraceptive, y compris les formulations les plus récentes.

"Comme le cancer du sein est relativement peu fréquent chez la femme de moins de 40 ans, le nombre de cas supplémentaires chez les utilisatrices de la pilule contraceptive est faible comparativement au risque global de cancer du sein", précisent les documents. De fait, 8 diagnostics sur 10 sont posés après 50 ans.

Stérilet au cuivre, cape cervicale : des solutions non hormonales

Mais l'impact de la contraception hormonale sur le cancer du sein pourrait bien être plus durable qu'apprécié jusqu'ici. A l'heure actuelle, on estime que le risque recule 10 ans après l'arrêt de cette prise.

L'observation des chercheurs danois diffère légèrement. Chez les usagères les plus constantes, qui ont pris des hormones pendant plus de 5 ans, le risque de cancer du sein reste élevé - et ce même 5 ans après la dernière prise. Les femmes qui ont eu recours à une pilule ou un DIU hormonal moins de 5 ans, elles, semblent épargnées.

Les nouvelles contraceptions hormonales, comme le timbre ou l'implant cutané, sont pour le moment hors de cause. Comme l'explique l'Institut national du Cancer sur son site, elles "sont d'apparition trop récente pour qu'on puisse évaluer leur risque potentiel avec assez de recul".
Par ailleurs, d'autres techniques contraceptives non hormonales sont disponibles sur le marché. C'est le cas du stérilet en cuivre, des capes cervicales et diaphgrames, ou encore du préservatif.

Le cancer du sein expliqué en vidéo

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Source : "Contemporary Hormonal Contraception and the Risk of Breast Cancer", Lina S. Mørch et al, N Engl J Med 2017; 377:2228-2239
La contraception en France, Ined
Contraception, Ined
Fiche mémo "Contraception hormonale orale : dispensation en officine", HAS
Fiche "Pilules contraceptives et risque de cancers", Institut national du cancer