Pourquoi ne faut-il pas avoir peur de l’aluminium dans les vaccins ?

Pour être efficaces, la plupart des vaccins ont besoin d’être associés à un adjuvant qui potentialise leurs effets sur le système immunitaire. Aujourd’hui, l’adjuvant le plus sûr, celui pour lequel on a le plus de recul et avec lequel on observe très peu d’effets secondaires (inflammation locale), est à base de sels d’aluminium.Il fait pourtant l’objet d’une controverse en France, débat qui n’a lieu dans aucun autre pays au monde. Il devient essentiel de se rassurer pour ne surtout pas arrêter de se vacciner ou de vacciner ses enfants. Les conséquences d’une baisse des vaccinations en France sont redoutables pour la santé de tous.
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Nous avons l’art en France de nous enflammer régulièrement dans des grandes bouffées de peurs médiatiques qui jettent à l’index des médicaments sans que cela soit justifié. Le cas le plus typique est la peur franco-française pour les sels d’aluminium servant d’adjuvant pour les vaccins. C’est l’une des raisons pour laquelle les Français se vaccinent de moins en moins, au contraire du reste de la population mondiale. Nous avons donc moins peur des graves dangers des maladies pour lesquelles on peut se vacciner que des très exceptionnels effets secondaires des vaccins. C’est un peu comme si nous avions peur que nos enfants se fassent mal en tombant de leurs tricycles, sans craindre de les envoyer seuls traverser de grands axes autoroutiers. Car les maladies qu’ils croiseront et pour lesquelles on peut les vacciner s’appellent le tétanos, la polio, la méningite, la coqueluche, l’hépatite virale, le cancer du col par papillomavirus, maladies toutes redoutables et potentiellement mortelles.

Une sécurité confirmée par un recul de plus de 80 ans

Pourtant nous utilisons les sels d’aluminium dans les vaccins depuis plus de 80 ans et notre recul est suffisant pour affirmer qu’ils sont sans danger pour la population. Les effets secondaires qui leur sont reprochés en France sont tellement rares qu’il est impossible de les leur attribuer. S’ils en étaient responsables, pourquoi en donneraient-ils si peu, et pratiquement qu’en France ? C’est ce que souligne le Pr Jean-François Bach de l’Académie de Médecine : « Il s’agit bien là d’un problème franco-français. On ne discute pas de la toxicité des adjuvants aluminiques aux États-Unis, en Espagne, etc. »

Des rapports rassurants de toutes les autorités de santé

Cette maladie découverte en France est la myofasciite à macrophages (MMF) qui entraîne une importante fatigue, des douleurs musculaires et articulaires, ainsi que des troubles de la mémoire. Les sels d’aluminium ont été mis en cause car ils peuvent provoquer, au niveau du lieu d’injection, un granulome contenant de l’aluminium et pouvant persister plusieurs années. Or dans la MMF on retrouve des lésions similaires dans le muscle, sans qu’il soit possible d’établir le moindre lien de causalité. C’est ainsi qu’après une analyse de toutes les données disponibles, l’OMS, l’Académie nationale de Médecine, l’ANSM et le Haut conseil de santé publique concluent tous à cette absence de lien.

Cette coïncidence pour la communauté scientifique internationale, ce doute pour certains chercheurs français, n’ont aucun impact sur l’image des vaccins à l’étranger, alors qu’ils ont un effet épouvantail en France. De nombreux parents privent ainsi leurs enfants de vaccinations, sans se rendre compte qu’il s’agit d’une véritable et grave perte de chance pour eux. Zéro petit risque aujourd’hui pour beaucoup de méga risques demain, ce n’est à l’évidence pas un bon calcul. C’est pour cela que le mieux reste de faire confiance à son médecin généraliste et à son pédiatre pour protéger ses enfants des grands risques qu’ils encourront dans leur vie sans la protection des vaccins.

Source : lequotidiendupharmacien.fr, 2 juin 2014.

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