Angelina Jolie a toujours une belle poitrine

En annonçant qu’elle s’était fait enlever les deux glandes mammaires (mastectomie bilatérale) afin de se prémunir d’un risque génétique élevé de faire un cancer du sein, Angelina Jolie a voulu nous faire passer un message : c’est à nous de décider pour notre santé. Et en choisissant de faire cette opération « à froid », en dehors de toute maladie déclarée, elle a pu bénéficier du meilleur de la chirurgie pour sa reconstruction mammaire. C’est pour cela que je peux affirmer qu’Angelina Jolie a toujours une belle poitrine. Mais à sa place qu’auriez-vous fait ?
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Génétique et cancer

Voilà un sujet qui nous fait beaucoup réfléchir, nous les médecins, car la médecine progresse beaucoup et nous amène à faire face à de nouveaux dilemmes. Concrètement, quand deux personnes proches dans une famille (mère, tante, sœur), sont atteintes d’un cancer du sein ou de l’ovaire, on préconise de faire une recherche génétique de deux gènes qui augmentent considérablement le risque de faire soi-même ce cancer. Ce sont les gènes BRCA1 et BRCA2. Dans le cas d’Angelina Jolie, c’était une mutation du gène BRCA1, dont sa mère et sa tante avaient été victimes. Et dans son cas, le risque de faire un cancer du sein était de 40 % avant 50 ans et de 65 % avant l’âge de 70 ans. Sans ce gène, le risque de faire un cancer du sein est de 9 % avant 70 ans, ce qui justifie que dans tous les cas, on préconise un dépistage. Mais dans la réalité, quels auraient pu être les autres choix d’Angelina Jolie ?

Et si elle s’était simplement fait suivre chaque année ?

Elle aurait très bien pu décider de ne pas faire le test génétique, considérant que celui-ci ne concerne qu’une femme sur 400 et faire son dépistage « classique » de cancer du sein à partir de l’âge auquel sa mère ou sa tante en avaient été victimes.

Elle aurait aussi pu faire son dépistage génétique, positif dans son cas, et se faire suivre alors tous les 6 mois, notamment avec une mammographie, voire une IRM mammaire (encore plus performante et indispensable en cas de doute ou de seins trop denses à la radiographie). Elle aurait pu aussi faire des échographies abdominales et pelviennes, voire des IRM, pour surveiller tout risque de cancer débutant de l’ovaire, cancer lié à celui du sein dans ce cas. Concrètement, cela veut dire qu’elle aurait redouté le stress chaque année de se voir annoncer un cancer du sein, stress d’autant plus important que la probabilité de cette annonce était de l’ordre de un sur deux. Et en cas de diagnostic positif, elle aurait été incluse dans un protocole curatif. Certes, le pronostic d’un cancer du sein nouvellement diagnostiqué est très bon, et peut justifier un tel choix. Mais tout cela reste très lourd.

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