Un cas de maladie d’Alzheimer sur deux serait potentiellement évitable

Comme il y a quelques années pour les cancers, une grande étude internationale vient de montrer qu’un cas de maladie d’Alzheimer sur deux serait évitable. Une fois de plus, c’est notre mode de vie qui est en cause.
© jupiterimages

Un cas de maladie d’Alzheimer sur deux est évitable

C’est quand même une sacrément bonne nouvelle : un cas de maladie d’Alzheimer sur deux serait évitable car lié à un ou plusieurs facteurs de risque modifiables. Pour arriver à cette conclusion, deux chercheuses de l’Université de Californie, Deborah Barnes et Kristine Yaffe, ont mis au point un modèle mathématique permettant de traiter statistiquement des millions de cas recueillis dans de très nombreuses études cliniques. De ce travail colossal, il ressort que ces facteurs de risque sont les suivants :

- un faible niveau d’instruction retrouvé dans 19 % des cas,

- le tabagisme présent dans 14 % des cas,

- l’inactivité physique dans 13 % des cas,

- la dépression (11 % des cas),

- l’hypertension (5 % des cas),

- l’obésité (2 % des cas),

- le diabète (2 % des cas).

On retrouve bien les facteurs de risques communs avec les maladies cardiovasculaires, comme le tabagisme, la sédentarité, l’hypertension, l’obésité et le diabète. Cela confirme le risque croisé de faire tant un infarctus qu’une maladie d’Alzheimer. Cela confirme aussi l’intérêt et l’efficacité d’avoir une bonne hygiène de vie : faire du sport, être actif, bien manger, ne pas fumer, faire attention à son poids sont bons contre les trois grandes maladies que sont les infarctus, les cancers et les démences.

Des facteurs de risques propres au cerveau

On retrouve aussi des facteurs de risques propres au cerveau comme le faible niveau d’instruction ou la dépression. La dépression s’avère être un véritable fléau, comme si la perte du goût de vivre ouvrait la porte aux problèmes de santé. C’est en tout cas une réalité face à laquelle il est bon d’être très pragmatique : l’entraînement au bonheur et la prise en charge précoce des dépressions sont à prendre en considération. Cela veut dire que s’intéresser au bonheur, lire des livres sur ce sujet, en discuter, chercher à comprendre comment être plus heureux sont des attitudes saines. Nous sommes capables grâce à notre conscience d’être heureux dans les pires circonstances et malheureux dans les meilleures… Alors autant le savoir et s’arranger le plus possible pour être heureux.

La prise en charge précoce de la dépression est aussi une bonne habitude pour chacun de nous. Il faut en connaître les signes et se prendre en charge rapidement soi-même ou avec l’aide d’un médecin ou d’un thérapeute. Se remettre au sport et être plus actif physiquement est un bon réflexe : l’effet thérapeutique est aussi rapide et plus durable qu’avec les antidépresseurs. Mais prendre des antidépresseurs si nécessaire est aussi un bon réflexe. Ce qui compte, c’est de ne pas être passif, au risque que les choses s’aggravent psychiquement.

Mais que faire face au faible niveau d’instruction ? Il semblerait en fait que le faible niveau d’instruction soit préjudiciable surtout par le manque d’appétence qu’il entraîne pour les activités stimulantes intellectuellement. S’agissant du facteur de risque numéro un, et de loin, cela veut dire qu’une fois de plus beaucoup de choses se jouent à l’école. Prévenir la maladie d’Alzheimer dès la maternelle ? Rendre curieux et pousser les jeunes vers des activités riches intellectuellement est en tout cas un bon plan pour notre société.

D’une manière générale, les chiffres sont parlants : une réduction de seulement 25% des sept facteurs de risque décrits dans cette étude permettrait de prévenir 3 millions de cas à travers le monde. C’est impressionnant.

Source : The Lancet Neurology publié en ligne le 19 juillet 2011.

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