Transplantation rénale : les dons entre vivants augmentent

Contrairement à l’immense majorité des pays où la transplantation rénale est entre les mains des médecins transplanteurs, en France cette activité est l’apanage des urologues. Lors de leur 110ème congrès annuel (Association française d’Urologie, 16-19 novembre, Paris) ils ont annoncé une bonne nouvelle : le don de rein progresse. Pas aussi vite qu’il le faudrait mais le don entre donneurs vivants permet de remonter la pente.
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Près de 3500 personnes transplantées en 2015

Selon les derniers chiffres, le recours à la transplantation rénale en France a battu un record avec 3486 transplants en 2015. Malgré cette progression, cela ne compense pas le nombre de nouveaux cas annuels de personnes en attente d’une greffe de rein (4735 nouveaux inscrits en 2015). En 2014, au total plus de 15 000 personnes attendaient une greffe de rein. Ce nombre est en augmentation dû au vieillissement de la population mais aussi aux maladies qui participent à l’épuisement de la fonction rénale (diabète, obésité, sédentarité etc.). C’est pourquoi, après des décennies de législation restrictive, tout est mis en œuvre pour accroître les possibilités de dons, en premier lieu celui entre personnes vivantes où la France accusait un sérieux retard.

Pr François Kleinclauss (CHRU de Besançon), rapporteur du Rapport 2016 de l’AFU « Transplantation rénale, 20 ans de progrès » : « L’élargissement du cercle des donneurs vivants a permis une croissance de 145% depuis 2009 mais cela représente seulement 16% des transplantations en 2015. Les 82% restant proviennent de donneurs en état de mort encéphalique. Or un greffon prélevé sur donneur vivant dépasse 20 ans de survie contre 14 ans pour un rein d’origine cadavérique ».

Des critères élargis pour donner un rein

Pour accroître le recours à la transplantation rénale, l’autre tendance est l’élargissement des critères de prélèvement. La pénurie d’organes a conduit à accepter des donneurs plus âgés, ayant parfois des maladies et donc des reins de moins bonne qualité. Ceci a été permis grâce aux progrès dans la conservation des organes et en l’occurrence de ces organes fragiles. Un gain de 10% de survie du transplant provenant de ces « donneurs à critères élargis » à 3 ans a été obtenu grâce aux machines à perfusion.

Aujourd’hui, près d’un greffon sur deux provient de donneurs à critères élargis (âge >60 ans ; 50-59 ans avec 2 critères : hypertension, décès de cause cardiovasculaire, paramètres rénaux légèrement détériorés).

De plus, depuis la révision des lois de bioéthique de 2004 et surtout 2011, les apparentés au 2ème degré, les conjoints des parents, les personnes ayant une vie commune et les amis proches ayant un lien affectif stable peuvent donner un rein.

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Source : Congrès de l'AFU novembre 2016 - D'après un entretien avec le Pr François Kleinclauss (CHRU de Besançon), rapporteur du Rapport 2016 de l’AFU « Transplantation rénale, 20 ans de progrès »