Index glycémique et cancer du poumon : une relation inédite

Les aliments à index glycémique élevé, c’est-à-dire qui entraînent une augmentation rapide et importante du glucose sanguin -glycémie- ne seraient pas uniquement délétères vis-à-vis des maladies cardio-métaboliques. Dans le cancer du poumon aussi, suggère une vaste étude américaine.

Index glycémique élevé : + 50% de risque de cancer du poumon

L’index glycémique (ou indice glycémique) évalue la qualité des glucides. Lorsqu’il est élevé (riz blanc, pain blanc, bananes) il favorise le stockage des graisses. Mais il serait aussi associé à un risque accru de développer un cancer du poumon dans les populations blanches (non hispaniques) et encore plus chez les personnes n’ayant jamais fumé et chez celles dont le cancer fait partie du sous-type des carcinomes épidermoïdes, conclut une étude épidémiologique (1). L’augmentation de ce risque chez les individus ayant l’index glycémique quotidien le plus élevé (comparé au plus faible) est de 49 %.

Un lien peu évident

Si l’alimentation joue un rôle non négligeable dans beaucoup de cancers, jusqu’à 30% dans le cancer du sein et du côlon, « c’est en revanche peu connu dans le cancer bronchique, remet en perspective le Dr Alain Livartowski, pneumo-oncologue à l’Institut Curie (Paris) et surtout avec les carcinomes épidermoïdes dont le lien est surtout très fort avec le tabagisme. L’une des pistes suggérées est qu’une glycémie élevée induit un taux élevé d’insuline.

L’insuline étant un facteur de croissance, cela pourrait -de façon indirecte- établir une relation entre alimentation à index glycémique élevé et un risque accru de cancer du poumon ». Cette corrélation a beau être intéressante sur le plan théorique, on ne peut en déduire aucune conséquence pratique vis-à-vis du dépistage ou de la prévention. Avant d’en tirer toute conclusion, il faudra confirmer ces observations au sein d’autres ethnies mais aussi chez l’animal. Et vérifier si l’augmentation entre une glycémie élevée et le risque de cancer du poumon est vraiment linéaire.

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Source : (1) Cancer Epidemiol Biomarkers Prev; 25(3); 532–9.
D’après un entretien avec le Dr Alain Livartowski, pneumo-oncologue à l’Institut Curie (Paris)