La dengue et le chikungunya : les moustiques tigre s’implantent durablement en métropole

Selon le dernier bulletin épidémiologique de l’Institut de veille sanitaire (InVS), le chikungunya et la dengue transmises par les moustiques tigre représentent aujourd’hui un risque durable, y compris en France métropolitaine où des cas autochtones ont déjà été recensés.

La dengue et le chikungunya en métropole : état des lieux

À partir des Alpes-Maritimes où ils se sont implantés en 2004, les moustiques tigres Aedes albopictus ont progressivement colonisé d’autres régions. Aujourd’hui, leur présence est attestée dans 18 départements français. Or ils sont impliqués dans la transmission de la dengue et du chikungunya. Des cas "autochtones" (personnes atteintes alors qu'elles n'ont pas voyagé) ont déjà été décrits en France ainsi que des épidémies en Europe.

Selon les dernières données de l’InVS issues de la surveillance épidémiologique, 489 cas de chikungunya et 201 cas de dengue ont fait l’objet d’une déclaration obligatoire en 2014 en France métropolitaine. Mais selon le réseau des laboratoires, le nombre de cas est beaucoup plus important, avec 2.327 cas de chikungunya et 953 cas de dengue. En août et septembre dernier, 4 cas autochtones de dengue ont été détectés en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (qui s’ajoutent aux 2 cas détectés en 2010 et à 1 cas en 2013) et un foyer autochtone de chikungunya (11 cas confirmés) dans l’agglomération de Montpellier.

Le risque est avéré et durable

Ces données confirment qu’il existe un risque avéré de transmission du virus du chikungunya et que la survenue d’épidémies urbaines de chikungunya, voire de dengue dans certaines zones métropolitaine, est un scénario possible auquel il faut se préparer. D’où le plan national « anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole » reconduit chaque année depuis 2006.

Parallèlement, avec l’intense circulation internationale des personnes et l’implantation croissante du moustique tigre en zone tempérée, « le risque est maintenant globalisé et ne fera que croître avec la progression de l’implantation du moustique tigre », y compris dans les départements et collectivités françaises d’Amérique.

Chaque département doit apprécier les dangers et évaluer l’efficacité des mesures limitant la propagation du moustique tigre. En métropole, la population des 18 départements touchés est invitée à participer activement pour éliminer les lieux de ponte des moustiques et ainsi contrer leur reproduction (élimination des eaux stagnantes, entretien des jardins et des espaces verts…).

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Source : Institut de veille sanitaire (InVS), BEH n°13-14, 28 avril 2015, http://www.invs.sante.fr/beh/2015/13-14/index.html.