Mélanomes, le double jeu du récepteur de la mélanocortine

Des recherches ont permis de comprendre comment le récepteur de type 1 de la mélanocortine assure son effet protecteur contre l’apparition des mélanomes.Des voies de signalisation ont été identifiées et permettent d’imaginer de futures stratégies thérapeutiques.
© getty

La sensibilité de la peau au soleil dépend du gène MC1R

La protéine MC1R (récepteur de type 1 de la mélanocortine) a de toute évidence un rôle central dans la sensibilité de la peau au soleil : les personnes chez qui le gène MC1R porte certaines mutations ont une peau qui, lorsqu’elle est exposée aux UV, ne produit pas assez de mélanine et a donc tendance à rougir plutôt qu’à bronzer. Par ailleurs, on sait grâce à des expériences menées sur des cellules de l’épiderme cultivées in vitro (les mélanocytes), que l’activation de la protéine MC1R protège du développement des mélanomes, y compris sans recourir à l’effet protecteur de la production accrue de mélanine. Des chercheurs se sont penchés sur ce deuxième effet qui, s’il avait pu être observé, n’était toujours pas expliqué.

La MC1R stimule la production de mélanine et protège l’ADN des cellules

Leurs travaux ont mis en évidence les relations entre ce récepteur et un mécanisme de réparation de l’ADN, largement mis à contribution suite à une exposition des cellules aux UV. L’activation du récepteur, puis de toute une cascade de protéines que les chercheurs ont identifiées, stimule le fonctionnement de cette machinerie réparatrice, réduisant ainsi les risques de survenue d’un mélanome.

Le rayonnement UV, émis par le soleil ou les cabines de bronzage, agit en effet directement sur la molécule qui contient le patrimoine génétique de chacune de nos cellules, l’ADN, en opérant des lésions susceptibles de toucher des gènes importants. Dans ce tableau, MC1R assume donc deux fonctions capitales : elle favorise la protection des cellules en stimulant la production de mélanine et elle active les mécanismes qui permettent aux lésions de l’ADN d’être réparées.

En 80 ans, aux États-Unis, le nombre d’apparition de cas de mélanomes a été multiplié par 25 environ. Or les mélanomes sont des cancers dont la prise en charge est encore difficile dès lors que le diagnostic n’est pas posé précocement. Au-delà des perspectives qu’elle ouvre en termes de pistes thérapeutiques, cette étude est encore l’occasion de rappeler qu’une bonne prévention permet de réduire drastiquement les risques de survenue d’un mélanome !

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Source : Jarrett, S.G. et al; PKA-Mediated Phosphorylation of ATR Promotes Recruitment of XPA to UV-Induced DNA Damage; Molecular Cell; 19 juin 2014.
Collectif d'auteurs de la Fondation ARC.