L’allergie au cannabis, ça existe !

Les descriptions d’allergie aux drogues et aux stupéfiants sont rares, probablement en raison du caractère illicite de leur utilisation. Pourtant, ces dernières années, on assiste à une forte hausse des cas d’allergies, notamment au cannabis.

Le cannabis : drogue illicite largement consommée

Le cannabis désigne les préparations (marijuana, haschisch, huile de haschisch) dérivées de chanvre indien (Cannabis sativa). Il est exploité surtout à des fins récréatives pour ses propriétés relaxantes et euphorisantes, liées à sa concentration en delta9-tétrahydrocannabinol (THC).

En 2009, le nombre de consommateurs illicites de cannabis a été estimé entre 125 et 203 millions de personnes, soit 2,8 à 4,5 % de la population adulte mondiale. À noter que dans certains pays, dont en France, un usage à but médical lui est reconnu.

De plus en plus de cas d’allergies au cannabis

La première allergie au cannabis a été décrite en 1971. Depuis, quelques cas d’allergie au cannabis ont été décrits par inhalation d’un allergène aéroporté, par exposition cutanée, ingestion ou injection intraveineuse.

Les symptômes sont respiratoires (rhinite, asthme), surtout chez les fumeurs de marijuana via des allergènes aéroportés, lesquels peuvent aussi constituer une cause de sensibilisation passive, « ce qui a récemment été suggéré chez un enfant de 5 ans », ont indiqué les allergologues lors du 9e Congrès francophone d'allergologie.

Des symptômes cutanés immédiats peuvent aussi se manifester lors de contact avec la plante, notamment sur les lèvres et les paupières (urticaire, œdème…). Des anaphylaxies ont été signalées après ingestion de graines de cannabis ou avoir bu une infusion de marijuana. Enfin, les pollens de cannabis, dont la présence est régulièrement relevée par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) de fin juillet à la mi-août principalement à Aix-en-Provence, Grenoble, Bourgoin, Mâcon, Roussillon et Strasbourg, et en octobre à Ajaccio, sont susceptibles de déclencher des symptômes respiratoires ou un asthme allergique.

Attention aux allergies croisées

Depuis quelques années, un nombre croissant d’allergiques au cannabis souffrent d’allergies croisées impliquant des fruits et des légumes et pouvant entraîner des réactions généralisées : urticaire, dyspnée, anaphylaxie. Les aliments les plus souvent incriminés sont les fruits de la famille rosacée (pêche, pomme, cerise), la noisette, la tomate et parfois des agrumes comme l’orange et le pamplemousse. Une sensibilisation au cannabis pourrait aussi engendrer une allergie croisée avec des céréales, des boissons alcoolisées (bière, vin), le latex et le tabac.

Le diagnostic de l’allergie au cannabis nécessite de consulter un allergologue lequel procèdera à des tests (prick-tests effectués avec une partie de la plante).

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Source : 9e Congrès francophone d'allergologie, 15-18 Avril 2014.