Faut-il interdire la publicité pour les cabines de bronzage ?

L’Académie de médecine monte au créneau, constatant que les sportifs sont utilisés pour promouvoir les cabines de bronzage, dont la dangerosité pour la santé est unanimement reconnue. Les Académiciens demandent, à l’instar du tabac et de l’alcool, l’interdiction de toute publicité en faveur des UV artificiels.
© Istock

Les marchands de soleil utilisent la désinformation

Les autorités multiplient les mises en garde contre la pratique du bronzage et particulièrement contre les UV artificiels délivrés en cabine en raison d’un risque accru de mélanome, cancer cutané très agressif et dont le nombre de victimes continue fortement à augmenter d’année en année parallèlement à la mode du bronzage.

Or selon l’Académie de médecine, avec la règlementation actuelle, les professionnels du bronzage ont toute latitude pour mener des « campagnes de désinformation, en toute impunité ». La dernière étape franchie (celle de trop ?) est l’utilisation de l’image du sport pour promouvoir les solariums.

En effet, les champions du cercle des Nageurs de Marseille, dont certains se sont particulièrement distingués lors des Jeux Olympiques de Londres 2012, sont utilisés comme de « nouveaux ambassadeurs » par l’une des marques de marchands de soleil. Et sur son site, on peut lire que : « dans le cadre de ce partenariat, un accès VIP sera fourni aux sportifs de la team, qui de leur côté, s’engagent à spécifier leur attachement à l’enseigne sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, blogs, etc.) ».

Ce procédé n’est de toute évidence pas exclusif, puisque dans l’une des villes où il pleut le plus en Angleterre, les joueurs de Manchester United utilisent des cabines de bronzage installées dans leur vestiaire (à raison de 3 séances par semaine !), idée que les entraîneurs des plus grandes équipes de football aimeraient reprendre… Et pourquoi donc ? Pour l’esthétique, un meilleur moral, une bonne santé et pour faire le plein de vitamine D. Or la réalité est tout autre, les UV artificiels sont notoirement cancérigènes, ils n’apportent aucun bénéfice en termes de santé et délivrant très peu d’UVB, ils ne contribuent pas à faire le plein de vitamine D.

Une publicité mensongère ne doit-elle pas être interdite ?

Les Académiciens s’insurgent contre cette utilisation des sportifs par les marchands de soleil pour associer les UV artificiels à une image positive de jeunesse, de performance et d’apparente bonne santé, et ainsi influencer notamment les jeunes. Cette pratique n’est pas sans rappeler le mode d’infiltration pratiqué par le lobby du tabac…

Face à une telle publicité utilisant l’image du sport pour attirer les plus jeunes, l’Académie nationale de médecine demande, « comme pour le tabac et l’alcool, l’interdiction de toute publicité pour une pratique unanimement reconnue comme dangereuse pour la santé ».

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Source : Communiqué de presse de l’Académie de médecine, 25 juin 2013.