Somnifère : prudence avec le Stilnox®

Le Stilnox® ( Zolpidem), un des somnifères les plus prescrits en France, fait scandale aux Etats-Unis. Un rapport américain fait état de 20 000 cas d'urgences hospitalières impliquant le Stilnox®.
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20.000 hospitalisations impliquant le Stilnox® aux USA

Selon le SAMHSA (Substance Abuse and Mental Health Services Administration), agence nationale aux États-Unis spécialisée dans l'abus de substances psychotropes , le Stilnox® a été impliqué dans 19.487 cas d’urgences hospitalières en 2010, contre 6.111 en 2005, soit une augmentation de 220% en 5 ans. Les deux tiers de ces accidents concernaient des femmes et les trois quarts des personnes âgées de plus de 45 ans. Mais dans la moitié des cas, le Stinox® avait été utilisé en association avec d’autres substances, notamment des antidépresseurs et de l’alcool.

$$ Stilnox® : qu’en est-il en France ?

Suite à des abus (utilisation de fortes doses pour obtenir des effets de type euphorie, exaltation, hallucinations) et à des signalements de cas de dépendance, l’Organisation Mondiale de la Santé a inscrit le 15 juillet 2002 cette substance sur la liste des psychotropes au niveau international. En France, le Zolpidem figure toujours sur la liste des psychotropes avec une durée de prescription limitée à 28 jours. Dans le cadre de l’actualisation régulière de l’enquête officielle d’addicto-vigilance sur les spécialités contenant du Zolpidem, l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a indiqué à la Commission nationale des stupéfiants et des psychotropes (CNSP) en juin 2011, « une augmentation des cas de dépendance de sévérité importante avec l’émergence de consommation de doses particulièrement élevées ». Ainsi, en France, le Stilnox® fait l'objet d'une surveillance renforcée. Il reste disponible et indiqué dans les troubles sévères du sommeil (insomnie occasionnelle ou transitoire).

En pratique, la prescription de ce médicament doit se faire après une évaluation du rapport bénéfice risque entre d'un côté le manque de sommeil qui peut être grave et de l'autre l'excès préjudiciable de somnifères. La durée de prise du Stilnox® doit également être la plus courte possible en raison du risque de dépendance. Enfin, les personnes qui prennent ce médicament doivent éviter les associations avec d’autres substances comme l'alcool et le cannabis…

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Source : Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm), 21 décembre 2012, http://ansm.sante.fr/Activites/Surveillance-des-stupefiants-et-des-psychotropes/Medicaments-a-risque-d-usage-detourne-ou-de-dependance/Medicaments-a-risque-d-usage-detourne-ou-de-dependance/STILNOX-et-generiques. Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), 6 mai 2013.