Les « super infirmiers » vont arriver !

Tel “Zorro” venu au secours des plus démunis, les « super infirmiers » pourraient bien débarquer d’ici deux ans dans notre pays pour pallier le manque de médecins.

Des infirmiers d’un niveau master

Cinq ans d’études après le bac ! Voilà à quoi pourraient bien ressembler nos futurs « super infirmiers » de demain, si le rapport Hénart remis au Ministre de la Santé porte ses fruits. En réalité, ce « super infirmier » existe déjà dans certains pays comme la Grande Bretagne, ce n’est donc pas une révolution. Il permet de soulager le médecin pour de nombreuses tâches où il n’est pas forcément utile d’avoir neuf ans d’études : points de sutures, anesthésies locales, conseils d’hygiène de vie… Et si en France, l’idée commence à germer, c’est pour quatre raisons : du fait du vieillissement de la population, les besoins en professionnels de la santé augmentent. Faute de clairvoyance des politiques depuis des décennies, on n’a pas formé assez de médecins, d’où la pénurie aujourd’hui. Il y a longtemps déjà que les infirmiers demandent une meilleure reconnaissance de leur profession et des possibilités d’évolution de carrière. Enfin, la rémunération d’un infirmier – fut-il bac + 5 – étant inférieure à celle d’un médecin, la perspective de substantielles économies en matière de santé grâce à une telle réforme, ne laisserait pas les politiques indifférents…

Des avis partagés

Ce rapport n’a pas fini de faire parler de lui et pour cause ! Ce que les uns appellent des « super infirmiers » sont plutôt vus comme des « sous médecins » par d’autres et le spectre d’une médecine à deux vitesses n’est pas très loin. C’est pourquoi il est aussi important de définir clairement les tâches qui reviendraient à chacun : un point sur lequel insiste d’ailleurs ce fameux rapport.

Les pistes ne manquent pas – comme les conseils de prévention et d’hygiène de vie, la suture des plaies, les actes d’anesthésie locale, etc. – mais les points de discorde, non plus. En effet, si ces « super infirmiers » devenaient habilités à faire des renouvellements d’ordonnance par exemple, les médecins ne veulent en aucun cas être tenus pour responsables des conséquences qui pourraient en découler. Ainsi, il y a fort à parier que les champs de compétence et de responsabilité des uns et des autres, fassent l’objet d’âpres discussions dans les mois à venir. A suivre de près !

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Source : Rapport Hénart, Berland et Cadet, février 2011 ; “Le Quotidien du Médecin”, 02/02/2011.