Maladies rares et enfants : comment organiser les vacances ?

Ce n’est pas parce qu’un enfant est atteint d’une maladie rare qu’il ne peut pas partir en vacances. Au contraire, c’est le moyen pour toute la famille de souffler et d’oublier un peu les difficultés du quotidien. Mais pour que les vacances soient réussies, il faut s’y préparer longtemps à l’avance.
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Malgré une maladie rare, s’autoriser à prendre des vacances

Une maladie rare est une maladie chronique et évolutive qui touche moins d’une personne sur 2000 et qui ne bénéficie d’aucun traitement thérapeutique. Actuellement, 7000 environ ont été identifiées au niveau mondial dont 80% sont d’origine génétique. En France, 3 à 4 millions de personnes en sont atteintes, 25 millions en Europe. Parmi elles, de nombreux enfants.

Partir avec ses enfants atteints de maladies rares en vacances et leur faire découvrir la mer, la montagne, la pêche à la ligne, un parc d’attraction, un autre pays... peut constituer une véritable bouffée d’oxygène à condition de s’autoriser à larguer les amarres. Ce qui n’est pas simple.

« La plupart du temps, les parents n’ont pas de vie en dehors de l’hôpital. A elle seule, l’errance diagnostic dure en moyenne 4 ans, assure Sixtine Jardé, chef de projet en expérimentation médico-sociale à l’hôpital Necker. Il faut leur dire qu’ils peuvent partir en vacances dès le début de la maladie afin qu’ils puissent y réfléchir et mûrir leur décision. A l’hôpital, on essaie de travailler là-dessus avec les médecins, les assistantes sociales, les kinés... ».

Enfant atteint d’une maladie rare : partir en famille ou seul ?

Soit la famille choisit de partir tous ensemble : l’enfant est hébergé avec ses parents dans une structure ad hoc où, pendant les demi-journées, il participe à des activités avec d’autres enfants. L’objectif est qu’il s’amuse et que, pendant ce temps-là, ses parents puissent se reposer.

Soit les parents décident de laisser partir leur petit malade seul.

Sixtine Jardé : « Beaucoup de familles sont épuisées par les soins à prodiguer toute l’année mais ils culpabilisent beaucoup à l’idée de se séparer de leur enfant, ils ont l’impression de l’abandonner. Il faut plusieurs années parfois avant qu’ils n’acceptent de prendre quelques jours de répit, ne serait-ce que pour se retrouver avec les autres membres de la fratrie ».

Dans ce cas, une des solutions est que les enfants atteints de maladies rares soient accueillis dans les structures de soins de suite et réadaptation (SSR), souvent vides l’été, où ils rencontrent d’autres enfants confrontés aux mêmes situations qu’eux. « D’ailleurs, il y a des ados qui en ont besoin, ils nous disent qu’ils en ont marre d’avoir leurs parents sur leur dos ! » souligne Sixtine Jardé.

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Source : Avec la contribution de la Fondation Groupama pour la santé.
D’après un entretien avec Sixtine Jardé, chef de projet en expérimentation médico-sociale à l’hôpital Necker, dont la Fondation Groupama pour la santé est partenaire.