Diabète : les nouveaux médicaments sans danger cardiovasculaire

Les médicaments récemment proposés pour traiter le diabète de type 2 -gliptines et incrétines- ont passé l’épreuve du feu. Ils viennent de prouver qu’ils ne faisaient courir aucun risque sur le plan cardiovasculaire. Après le scandale du Médiator et la mise sous surveillance de l’antiépileptique Dépakine en mai dernier, ces garanties vont rassurer les personnes diabétiques qui peuvent continuer leur traitement en toute confiance. 
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Soigner son diabète sans risque avec les nouveaux antidiabétiques

Pour la plupart des personnes diabétiques, contrôler scrupuleusement sa glycémie (taux de sucre dans le sang) pour préserver son état cardiovasculaire est un impératif. Encore faut-il que les médicaments antidiabétiques qui font baisser la glycémie ne le détériorent pas ! Depuis 2008, les autorités sanitaires américaine (FDA) et européenne (EMA) exigent que toute nouvelle molécule prescrite dans le cadre du diabète démontre un effet au moins neutre sur le système cardiovasculaire. A ce jour, et c’est une première, deux classes de molécules commercialisées ces dernières années dans le diabète se sont pliées à l’exercice : les incrétines à prendre par voir orale ou gliptines, et les incrétines qui s’injectent. Les gliptines sont utiles lorsque la molécule de première ligne - la metformine - ne parvient plus à faire suffisamment baisser la glycémie.

Pr Serge Halimi, du Service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition au CHU de Grenoble : « Elles ont l’avantage essentiel de ne pas faire courir le risque de tomber en hypoglycémie. Quant aux incrétines injectables, elles sont le plus souvent prescrites lorsque les traitements par plusieurs comprimés n’agissent plus, surtout en cas de fort surpoids et lorsque le passage à l’insuline n’est pas encore venu ».

Incrétines et gliptines n’exposent pas à un sur-risque cardiovasculaire

Déjà, fin 2013, deux gliptines avaient apporté la preuve de leur innocuité cardiovasculaire. Ils en existe de nouvelles faisant état de leur bonne tolérance cardiovasculaire, selon les résultats des récents essais de sécurité cardio-vasculaire révélés depuis le début 2015. Ces résultats sont d’autant plus rassurants qu’ils ont été obtenus chez des personnes diabétiques à haut risque cardiovasculaire (voire après un infarctus), ce qui n’est pas - fort heureusement - la majorité des diabétiques.

Dr Jean-Pierre Riveline, du Centre Universitaire du Diabète et de ses Complications à Hôpital Lariboisière (Paris): « Vis-à-vis du risque d’événements cardiovasculaires majeurs : décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire cérébral non fatal, et hospitalisations pour angor instable (un type d’angine de poitrine), ces médicaments antidiabétiques ne sont pas nocifs, à moyen terme c'est-à-dire sur les trois ans qu’ont duré les études ».

Un point à souligner est un léger sur-risque d’insuffisance cardiaque uniquement avec la molécule saxagliptine, qu'il suffit de ne pas prescrire pour les personnes souffrant déjà de ce trouble.

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Source : * le Lixisenatide n’est pas encore disponible en France
(1) Trial Evaluating Cardiovascular Outcomes with Sitagliptine N Engl J Med 2015;373:232-242 ; (2) Evaluation of LIXisenatide in Acs, ELIXA, d’après McMurray JJV, Lewis EF, Riddle MC Pfeffer M et al., ADA 8 june 2015
D’après des entretiens avec le Pr Serge Halimi, du Service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition au CHU de Grenoble et le Dr Jean-Pierre Riveline, du Centre Universitaire du Diabète et de ses Complications à Hôpital Lariboisière (Paris).
Etude TECOS, laboratoire MSD
Communications au congrès européen de diabétologie 2015 (EASD, Stockholm, 14-18 septembre)