Démence : la maladie d’Alzheimer n'est pas la seule...

La maladie d’Alzheimer est la démence la plus connue – c’est logique, parce qu’elle est la plus fréquente. Mais elle n’est pas la seule : il existe de nombreuses autres formes de démence, dont les causes sont nombreuses et variées.
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Comment définir la démence ?

Les démences sont un problème de santé publique majeur dans nos sociétés. On estime le nombre de personnes touchées à près de 40 millions dans le monde.

D'un point de vue neurologique, le processus est avant tout lié à la perte de neurones.

En termes de symptômes, pour qu’il y ait démence, il faut :

  • Dans tous les cas un déficit de mémoire :

    La personne ne parvient plus à se rappeler certains éléments du passé et/ou a du mal à mémoriser de nouvelles informations.

  • Et un autre trouble intellectuel :

    Difficulté à trouver ses mots et comprendre (aphasie), à manipuler des objets (apraxie), à planifier, à s’orienter, à juger d’une situation, etc.

Évidemment, le moindre trou de mémoire ne signe pas une démence.

Il faut que ces différents symptômes aient un impact significatif sur la vie quotidienne pour que l’on puisse parler d’une vraie dégradation intellectuelle pathologique.

Quels sont les différents types de démence ?

La maladie d’Alzheimer est la démence la plus connue, et de loin la plus fréquente avec 850 000 personnes malades en France. Elle n’est cependant pas la seule…

Les démences dégénératives

Elles désignent un processus progressif de mort des neurones qui s’aggrave petit à petit.

Les principales démences neurodégénératives (hors maladie d'Alzheimer) sont :

La démence frontotemporale

Comme son nom l’indique, elle concerne surtout les lobes frontaux et temporaux du cerveau. Elle se manifeste, au début, surtout par des troubles du comportement, et notamment par une perte des inhibitions qui entraine des actes socialement inadaptés, des dépenses excessives et inhabituelles... La démence frontotemporale apparaît généralement entre 50 et 60 ans.

La démence à corps de Lewy

Elle est causée par le développement dans le cerveau des corps de Lewy, amas de protéines formés à l’intérieur des neurones. On la reconnaît notamment à l’apparition d’hallucinations visuelles et par le fait que les troubles intellectuels sont très fluctuants. Elle partage des caractéristiques avec la maladie de Parkinson : tremblement au repos, rigidité, ralentissement des mouvements, etc.

Par ailleurs, la maladie de Parkinson peut évoluer vers une démence dans près de 30% des cas.

La maladie de Creutz feldt-Jakob

Très rare, elle est liée à la présence de prions dans le cerveau (c’est l’équivalent humain de la maladie de la vache folle). Cette maladie reste latente pendant des années mais quand elle se déclare elle évolue extrêmement rapidement.

Les démences non dégénératives :

La mort des neurones est causée par autre chose qu’un processus dégénératif.

Certaines de ces causes peuvent être soignées, et leurs effets peuvent être réversibles, mais ce n’est pas toujours le cas.

Les principales démences non dégénératives sont :

  • Les démences vasculaires.

    Elles sont liées à des accidents cérébraux vasculaires répétés, qui n’ont pas toujours été détectés.

    Elles peuvent apparaître brutalement.

  • Les démences liées à l’intoxication chronique par l’alcool

    On connaît surtout le syndrome de Korsakoff, mais il n’est pas le seul.

  • Une hypothyroïdie et certaines carences en vitamines (vitamine B1 ou thiamine, vitamine B12) peuvent entrainer une démence.

Parmi les causes de démences réversibles, la dépression est une des plus fréquentes.

Chez les personnes âgées, celle-ci se déclare en effet parfois par une altération des fonctions intellectuelles plutôt que par l’expression d’un sentiment de tristesse. Des antidépresseurs peuvent alors permettre de retrouver un fonctionnement cognitif normal. Mais attention, la relation est complexe : les « vraies » démences sont en effet souvent accompagnées et aggravées par une dépression qui s’y ajoute.

Il existe des dizaines de sortes de démences.

Certaines peuvent être soignées, dans d’autres cas on ne peut que ralentir l’évolution de la maladie.

Dans tous les cas, un accompagnement du patient et de ses proches est important. N’hésitez pas à consulter si vous remarquez chez un proche un comportement inhabituel…

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Source : Harrison – Principes de médecine interne. Merci au Dr Philippe Violon, neurologue.