Des chiens détecteurs de cancer

Les animaux disposent d’une fonction olfactive particulièrement développée et parfois très étonnante. C’est notamment le cas des chiens capables de détecter une tumeur et ainsi parfois de sauver la vie de leur maître.
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Les cellules cancéreuses ont-elles une odeur ?

Outre la détection de personnes disparues, de drogues, de fuites de gaz, de séismes, etc., le flair des chiens peut également dépister certaines maladies et notamment les cancers. Autrement dit, le système olfactif canin serait capable de différencier les cellules tumorales des cellules saines.

Tout a commencé par des constatations de personnes décrivant comment leur chien aboyait spécifiquement en sentant avec insistance une région qui s’est révélée par la suite être cancéreuse. Plusieurs patients ont ainsi témoigné. Les tumeurs auraient-elles vraiment une odeur et cette odeur est-elle spécifique du type de cancer et/ou de sa localisation ?

Plusieurs études ont ainsi été menées montrant qu’un chien peut détecter un cancer du sein, de la peau, de la prostate, du poumon, de l’ovaire ou encore un cancer colorectal. Mais a priori les composés dégagés ne seraient pas spécifiques à chaque type de tumeur.

Des chiens entraînés à reconnaître les cellules tumorales

Par exemple, des chiens ont été entraînés à renifler des échantillons d’haleine de personnes atteintes d’une tumeur pulmonaire. Ils ont ensuite été placés au milieu d’un groupe d’hommes et de femmes, mélangeant des personnes malades et saines. Les chiens ont détecté avec un taux d’exactitude de 99% les sujets atteints d’un cancer du poumon. Cette même expérience a été répétée pour le cancer du sein avec un taux de réussite de 95%. Les chiens ont même réussi à détecter une femme qui était en rémission d’un cancer du sein mais chez qui une récidive a été détectée 18 mois plus tard grâce à l’imagerie classique par IRM.

Les personnes atteintes d’un cancer dégageraient des molécules volatiles reconnaissables par l’odorat des chiens

Depuis, des expériences similaires ont été menées en faisant renifler à des chiens des cellules tumorales prélevées chez des patients lors d’une biopsie puis mises en culture. Des personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire ont ainsi été identifiées. Concernant le cancer colorectal, un berger belge entraîné a été capable de reconnaitre 30 échantillons d’urine sur 33. Ou encore, un labrador a réussi à reconnaître l’air inhalé et des échantillons de selles provenant de patients atteints d’un cancer colorectal avec une fiabilité similaire, voire supérieure, à celle d’une coloscopie.

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Source : McCulloch M, et al., Integr Cancer Ther. 2006 Mar;5(1):30-9, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16484712. Horvath G, et al., Integr Cancer Ther. 2008 Jun;7(2):76-80. doi: 10.1177/1534735408319058. Epub 2008 May 27, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18505901. Horvath G, et al., Future Oncol. 2010 Jun;6(6):1043-9. doi: 10.2217/fon.10.60, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20528240. Sonoda H, et al., Gut. 2011 Jun;60(6):814-9. doi: 10.1136/gut.2010.218305. Epub 2011 Jan 31, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21282130.