Un espoir dans la lutte contre l'hépatite fulminante

Maladie particulièrement grave, l'hépatite aiguë sévère et fulminante nécessite aujourd'hui une transplantation du foie en urgence. Mais les travaux d'une équipe de chercheurs français laissent entrevoir la possibilité d'un traitement.
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Hépatite fulminante : un possible traitement contre l’hépatite aiguë sévère et fulminante

L'hépatite aiguë sévère et fulminante est une forme d'hépatite rare, mais particulièrement grave. Elle se caractérise par la destruction accélérée des cellules du foie, qui se trouve rapidement hors d'état d'assurer ses fonctions métaboliques (transformations chimiques et biologiques qui se produisent dans l'organisme) et de détoxification. Les mécanismes naturels de régénération du foie - une caractéristique propre à cet organe - sont inopérants dans ce cas de figure. La seule solution pour sauver le patient est alors de procéder en urgence à une transplantation. Mais, malgré les progrès accomplis dans la conduite thérapeutique, la mortalité reste très élevée (45 à 95 %). L'hépatite aiguë sévère et fulminante est d'origine toxique. Il peut s'agir d'une cause extérieure (médicaments, champignons vénéneux, facteurs dus à l'environnement) ou infectieuse (évolution d'une hépatite virale). Il n'existe, à ce jour, aucun traitement contre cette maladie redoutable.

Des travaux menés par une équipe de l'Inserm et de l'Université Paris sud 11, au sein de l'unité "Pathogenèse et traitement de l'hépatite fulminante et du cancer primitif du foie", laissent toutefois apparaître une lueur d'espoir. Ces chercheurs sont en effet parvenus à développer une protéine qui agit sur le processus de régénération hépatique en protégeant et stimulant la régénération des cellules du foie. Les travaux entamés sur des souris ont montré que les souris traitées par ces protéines (produites naturellement par divers tissus de l'organisme) présentaient, à un stade aigu de la maladie, des taux de survie supérieurs de 70 % à ceux des souris non traitées. Avec le concours de la société de biotechnologies Alfact Innovation, les chercheurs ont entrepris la production de lots cliniques et entamé les essais réglementaires. Un essai clinique de phase 1 (évaluation de l'innocuité ou de la tolérance d'une substance) a été mené en 2009. Un essai clinique de phase 2 (évaluation de l'efficacité d'une substance) a débuté en septembre 2010 sur 60 patients atteints de cette maladie. Les premiers résultats devraient être rendus publics en 2012. S'ils confirment l'intuition des chercheurs, cette protéine pourrait constituer, dans les prochaines années, une nouvelle classe de médicaments contre l'hépatite aiguë sévère et fulminante.

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Source : Hopital.fr