La ménopause, un nouveau départ dans la vie d'une femme

La ménopause, définie par l'arrêt des fonctions ovariennes entraînant un état de carence hormonale, marque un tournant essentiel de la vie d'une femme. Elle peut donner lieu à des manifestations parfois gênantes (bouffées de chaleur, fatigue, trouble de l'humeur, etc.), mais très variables en intensité et en fréquence d'une femme à l'autre. Celles-ci ainsi que les complications à plus long terme, telle l'ostéoporose, sont soulagées et prévenues par le traitement hormonal substitutif, associant un oestrogène et un progestatif. Les nombreuses spécialités disponibles permettent de proposer à chaque femme un traitement personnalisé, correspondant à ses désirs et à son intérêt.
Sommaire

La ménopause est un phénomène naturel qui survient chez la femme de la cinquantaine et se définit par l'arrêt des règles pendant au moins un an. Elle est liée à l'arrêt définitif du fonctionnement cyclique des ovaires, responsables de la production d'ovules et de sécrétions hormonales, oestrogènes et progestérone.De 300.000 à 500.000 Françaises arrivent chaque année à l'âge de la ménopause, qui marque certes la fin de la fertilité mais qui peut également être l'occasion d'un nouveau départ. En effet, grâce aux progrès de la médecine, la femme de 50 ans a aujourd'hui en France une espérance de vie de 32 ans, et elle reste jeune et active plus longtemps ...

La ménopause s'installe progressivement

De la puberté à la ménopause, à chaque cycle, les ovaires produisent des ovules et sécrètent des hormones, oestrogènes et progestérone, afin de préparer une grossesse. Ce fonctionnement va progressivement se ralentir et donner lieu, après 45 ans, à une période de fluctuations importantes des sécrétions hormonales, responsables d'irrégularités des cycles menstruels (allongement ou raccourcissement des cycles, modification de l'abondance ou de la durée des règles ...). Cette période, appelée périménopause, va s'étendre sur quelques années. Elle peut, mais pas toujours, se traduire par des manifestations gênantes, variables en intensité et en fréquence d'une femme à l'autre.Ainsi, les bouffées de chaleurs sont très diversement ressenties selon les femmes. Elles sont directement liées à la carence en oestrogènes qui elle-même perturbe la régulation de la température dans le cerveau. Typiquement, elles durent de quelques secondes à quelques minutes et prédominent au niveau de la face, du cou et sur la poitrine. Elles peuvent s'accompagner de sueurs nocturnes (et/ou diurnes), à l'origine d'insomnies.De nombreux autres symptômes, en partie liés au manque d'oestrogènes, peuvent apparaître au cours de cette période: les variations de l'humeur (irritation, nervosité, difficultés de concentration, anxiété, tendance à la déprime) sont assez fréquentes de même qu'une fatigue inhabituelle. Certaines femmes sont sujettes à une prise de poids, leur silhouette se modifie (essentiellement au niveau de la taille), la peau devient plus sèche. Des troubles de la sexualité, comme une dyspareunie (rapport sexuel douloureux) ou une baisse de la libido, peuvent apparaître. Maux de tête, palpitations, engourdissements, crampes, voire vertiges sont également possibles.Il faut insister sur le fait que, le plus souvent, ces troubles ne surviennent pas tous en même temps et que certaines femmes n'en souffrent jamais.

La ménopause est la conséquence de l'arrêt de l'activité ovarienne

Après environ 2 à 4 années d'irrégularités menstruelles, les règles cessent définitivement. La ménopause est confirmée après un an d'absence de règles. L'arrêt de sécrétion des oestrogènes peut, en l'absence de traitement substitutif, entraîner au bout de quelques années d'éventuelles complications au niveau des os, des artères, du cœur et du cerveau.La ménopause est, en effet, marquée au niveau des os par une diminution du capital osseux acquis pendant les 20 premières années de la vie. Au cours de la vie génitale, les oestrogènes exercent un effet protecteur sur l'os, en freinant l'activité des cellules osseuses destructrices. A la ménopause, la perte osseuse s'accentue et la déminéralisation s'accélère. En l'absence de traitement hormonal substitutif, on peut assister à une fragilisation excessive de l'os appelée ostéoporose. Celle-ci est parfois responsable de tassements des vertèbres et de fractures, notamment celle du col du fémur.De la même façon, la ménopause entraîne une prédisposition accrue aux maladies cardiovasculaires, en raison de la disparition de l'effet protecteur des oestrogènes sur les artères et le cœur. Le taux de "mauvais" cholestérol augmente, des plaques d'athérome peuvent se former dans la paroi des artères et le diamètre de celles-ci se rétrécir. D'où la possible survenue de maladies coronariennes et d'accidents vasculaires cérébraux, néanmoins favorisés par d'autres facteurs de risque comme l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'obésité, l'excès de cholestérol.Les oestrogènes stimulent la mémoire en améliorant la circulation sanguine dans le cerveau. Le vieillissement cérébral est donc en partie lié à la carence hormonale de la ménopause qui favoriserait l'apparition de troubles de la mémoire pouvant constituer une maladie d'Alzheimer lorsqu'une démence s'y associe. Le traitement hormonal substitutif de la ménopause aurait d'ailleurs une action favorable dans la prévention de cette maladie.

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Source : 50 ans, vive la vie ! Guide pratique sur la ménopause. D. Elia. Filipacchi. Ménopause, aspects actuels. H. Rozenbaum. Eska. La santé des Français, Panorama du Médecin, 25 juin 1998, n°4577. 50 ans, la vie devant soi, Le Généraliste, 24 novembre 1998, n°1901.