Antibiotiques, de moins en moins automatiques

En matière de consommation d'antibiotiques, les Français évoluent. Aujourd'hui, six personnes interrogées sur dix « savent que les bactéries résistances se développent car on consomme trop d'antibiotiques ». Depuis 2002, 6,4 millions de traitements inappropriés ont été évités. Un comportement judicieux que l'on pourrait encore renforcer.

La dernière enquête barométrique réalisée par Ipsos pour le compte de l'Assurance maladie, apporte des données très intéressantes vis-à-vis de l'évolution des comportements en matière de consommation d'antibiotiques.

Depuis 2002, date du lancement du programme « les antibiotiques c'est pas automatique », les patients ont évolué conjointement avec les médecins. La baisse de la consommation d'antibiotiques sur l'ensemble de la population a été de 16%, et de plus de 20% chez les 0-6 ans. Au total, ce sont 6,4 millions de traitements inappropriés qui ont été évités. Ce résultat est le fruit des actions visant à faciliter la pratique quotidienne des médecins et à sensibiliser les patients au bon usage de ces médicaments particuliers. L'objectif était très clair : « mieux utiliser les antibiotiques, pour préserver leur efficacité face aux bactéries de plus en plus résistantes ». Soulignons que durant la période 2003-2004, une campagne spécifique a été menée vers les assistantes maternelles, les responsables de crèches ou de centres de protection maternelle infantile. En effet, les enfants sont les premiers consommateurs d'antibiotiques, mais également les premiers touchés par les résistances.

Aujourd'hui, l'idée fausse selon laquelle « les antibiotiques sont efficaces dans tous les cas » régresse fortement. Par exemple, en décembre 2004, 64% des personnes interrogées affirment qu'en cas d'angine, les antibiotiques ne sont pas efficaces dans tous les cas, contre 46% en 2002. Concernant la grippe et la rhinopharyngite, ils sont respectivement 41% et 36% à le penser fin 2004, contre 26% et 17% en 2002. Nombre d'autres idées reçues reculent : les antibiotiques ne sont plus aussi souvent perçus comme « une potion magique », comme un médicament faisant baisser la fièvre ou enrayant la contagion.

Et enfin, 53% des Français interrogés déclarent prendre moins d'antibiotiques qu'auparavant. Ils estiment que ce changement est lié à une évolution conjointe de leur part et de leur médecin. Et effectivement, selon les médecins, les patients qui viennent consulter attendent en priorité d'être écoutés (61%), d'être rassurés (51%), des explications sur qu'ils ont (48%), des conseils (20%) et seulement enfin, en cinquième position, une ordonnance (16%).

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Source : Communiqué de presse de l'Assurance maladie, janvier 2005.