Vaccin anti-hépatite B : la polémique n'a plus lieu d'être

A l'heure où la polémique sur l'innocuité de la vaccination contre le virus de l'hépatite B est repartie de plus belle, il semble intéressant de rappeler les résultats de deux études récentes ayant tenté de mettre en évidence une association entre la vaccination contre l'hépatite B et l'apparition de poussée de sclérose en plaques (SEP).

Le vaccin anti-hépatite B n'augmente par le risque de première poussée de SEP

L'objectif de cette étude était d'évaluer le risque de première poussée de SEP lors de la vaccination anti-hépatite B chez des infirmières américaines suivies depuis 1976. Le risque de poussée de SEP chez les femmes vaccinées ou non était similaire. Il en était de même pour la comparaison entre les femmes qui avaient déjà eu ou non auparavant une première poussée. L'analyse selon le nombre de doses vaccinales ou l'introduction des nouveaux vaccins recombinants donnaient des résultats identiques. Cette étude conclue donc à l'absence d'augmentation du risque de première poussée de SEP chez les femmes vaccinées.

Innocuité du vaccin anti-hépatite B même chez les patients atteints de SEP

L'association entre une poussée de SEP et la vaccination contre l'hépatite B n'ayant jamais pu être démontrée dans la population générale, les auteurs de cette étude ont cherché à savoir si la vaccination était associée à un accroissement du risque de nouvelle poussée chez 643 sujets déjà atteints de SEP. Au final, ils n'ont trouvé aucune relation entre la vaccination et la survenue de poussée, que celle-ci ait été réalisée dans les deux mois précédant une poussée ou durant des périodes dites contrôles, c'est-à-dire à distance de toute poussée. Ces données ne confirment donc pas de risque à court terme de déclencher une poussée de SEP chez les patients atteints de SEP et ayant reçu une vaccination anti-hépatite B.

Ainsi, la démonstration scientifique d'une association entre SEP et vaccination contre l'hépatite B n'a pas été apportée à ce jour. Mais tandis que ce risque ne peut pas être formellement exclu dans tous les cas, il est bon de rappeler que dans ces circonstances, le bénéfice risque est largement en faveur de la vaccination en raison de la morbidité (cirrhose virale B) et de la mortalité (hépatite fulminante, cirrhose décompensée, carcinome hépatocellulaire) de l'infection par le virus B. De toute façon, aucun cas d'évènement aigu de SEP n'ayant été rapporté avant l'âge de deux ans, et compte tenu des difficultés à entreprendre une vaccination chez l'adolescent, le nourrisson est le candidat idéal à une vaccination généralisée contre l'hépatite B.

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Source : Ascheiro A. et coll., N. Engl. J. Med., 2001, 344 : 327-332. Confavreux C. et coll., N. Engl. J. Med., 2001, 344 : 319-326.