Ostéoporose : lutter contre l'indifférence

Chaque année en France, plus de 130.000 fractures sont liées à une ostéoporose (et dans le monde, il se produit une fracture toutes les 20 secondes…). Avec l'allongement de la durée de vie, ce chiffre devrait doubler d'ici 2040. Il est aujourd'hui essentiel de ne plus considérer la survenue de ces fractures comme une fatalité. Nous disposons actuellement d'un outil fiable de dépistage, l'ostéodensitométrie, et de traitements efficaces. Nous devons tous pouvoir en bénéficier.
Sommaire

Selon les estimations, plus de 40% des femmes de 50 ans seront victimes d'une fracture causée par l'ostéoporose avant la fin de leur vie (et 14% des hommes). Rappelons que l'ostéoporose se caractérise par une diminution de la masse osseuse et des anomalies de la qualité du tissu osseux, exposant à une fragilité accrue des os et à un risque élevé de fractures. Malheureusement, et même si cette maladie peut être prévenue et traitée, seules 20% des femmes victimes d'une fracture sont orientées vers un dépistage de l'ostéoporose. Ainsi, 80% continuent à ignorer la véritable cause de leur fracture, les exposant à des récidives pouvant mener à des handicaps sévères.

En effet, les fractures s'accompagnent :

  • d'une augmentation du risque de mortalité à 5 ans pour les fractures des vertèbres et le col du fémur ;
  • de douleurs, d'une déformation disgracieuse de la silhouette, d'une diminution des activités et d'une altération de la qualité de vie pour les fractures vertébrales ;
  • d'une mortalité de 20 à 30%, d'une perte d'autonomie et d'un abandon du domicile dans un cas sur deux dans l'année suivant une fracture du col du fémur.

Deux journées, nationale et mondiale, dédiées à la lutte contre l'ostéoporose

En avant-première de la journée mondiale du 20 octobre 2003, une journée nationale se déroulera le 18 dans plusieurs villes de France*. L'objectif est ambitieux, mais réalisable :

  • inciter toutes les femmes ménopausées qui ont souffert d'une fracture à réaliser un dépistage de l'ostéoporose et une mesure la densité minérale osseuse ;
  • informer sur le fait que la fracture du poignet est une fracture « sentinelle » et que la fracture vertébrale est à prendre très au sérieux. En effet, il faut savoir que la fracture du poignet vers 55 ans peut traduire déjà une ostéoporose vraie, et des interventions thérapeutiques précoces, dès ce stade, permettent de réduire le risque de fractures ultérieures, des vertèbres, du col, etc. De même, ce qu'on appelle communément « tassement vertébral » est en réalité une fracture des vertèbres, symptomatique de l'ostéoporose, et l'existence d'une première fracture de vertèbre multiplie par deux à quatre fois le risque de fracture ultérieur ;
  • obtenir, enfin, le remboursement de l'ostéodensitométrie.

A qui s'adresse l'ostéodensitométrie ?

Il s'agit d'une technique de mesure de la densité minérale osseuse. Elle détermine 80% de la solidité des os. Cet examen radiologique ne nécessite ni injection, ni prélèvement et n'est pas douloureux. Il permet de diagnostiquer une ostéoporose, mais également d'identifier les personnes à risque accru.Certains facteurs de risque, en dehors d'une première fracture, ont été clairement identifiés et constituent des situations devant amener à réaliser une ostéodensitométrie :

  • le sexe féminin : l'ostéoporose est deux à trois fois plus fréquente chez la femme que chez l'homme ;
  • l'origine ethnique : les femmes caucasiennes et asiatiques sont plus à risque ;
  • l'avancée en âge : après 50 ans, être plus vieux de 10 ans double le risque fracturaire double tous les 10 ans ;
  • la survenue lors d'un traumatisme minime d'une fracture vertébrale ou périphérique, la fracture du poignet en particulier (à l'exclusion des fractures du crâne, des orteils, des doigts et du rachis cervical) ;
  • des antécédents maternels de fracture du fémur ;
  • la morphologie : les femmes maigres et frêles ont un risque accru (IMC inférieur à 19) ;
  • la ménopause, surtout lorsqu'elle a été précoce ;
  • des maladies endocriniennes (hyperthyroïdies, hypercorticisme, hyperparathyroïdie), rhumatismales (polyarthrite rhumatoïde), digestives (entéropathies inflammatoires) ;
  • la prise de médicaments nocifs pour l'os (glucocorticoïdes, agonistes de la GnRH) ;
  • le style de vie : tabagisme, sédentarité, consommation excessive d'alcool.
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Source : Dossier de presse du GRIO, Groupe de Recherche et d'Information sur les Ostéoporoses, www.grio.org.