Les hôpitaux de Guyane font face à l'épidémie de Sida

Dans un avis rendu public le 17 mars, le Conseil national du sida (CNS) estime que la Guyane se trouve désormais "en situation d'épidémie généralisée" de VIH/sida. La prise en charge des malades repose très largement sur les trois hôpitaux publics de ce département.

Avec 49 cas pour 100.000 habitants (données 2005), la Guyane affiche en effet un taux de prévalence seize fois supérieur à celui de la France métropolitaine et neuf fois supérieur à celui de l'Ile-de-France. Selon le rapport du Conseil national du sida - présidé par le professeur Willy Rozenbaum -, ce département connaît ainsi, en matière de sida, une situation "plus comparable à nombre de pays en développement qu'au territoire métropolitain". On l'oublie parfois, mais les Caraïbes constituent en effet "la seconde région au monde la plus touchée après l'Afrique".

La prise en charge des séropositifs et des malades repose très largement sur les trois centres hospitaliers de la Guyane : Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. Ces trois établissements suivent à eux seuls environ 1.100 malades, dont les deux tiers à Cayenne. Avec la progression de l'épidémie, cette "file active" augmente de 10% par an. Les femmes sont particulièrement touchées, puisqu'elles représentent 53% des personnes suivies à l'hôpital et 59% des nouveaux patients enregistrés en 2006. Autre caractéristique propre à la Guyane : les plus de 50 ans représentent 28% des nouveaux patients.

Dans son rapport, le CNS observe que "depuis 2002, les résultats de la prise en charge thérapeutique s'améliorent", comme le montrent notamment la baisse du nombre de décès depuis 2005, mais aussi celle du nombre de séropositifs développant la maladie (nouveaux cas de sida). Les principaux points faibles restent toutefois le caractère souvent très tardif du dépistage, ainsi que la part importante des personnes perdues de vue après avoir été dépistées. Ces phénomènes s'expliquent en partie par la géographie de la Guyane (dont la superficie équivaut à celle d'une quinzaine de départements métropolitains), à la dispersion de ses habitants et à la présence d'une importante population issue des pays voisins et très mobile.Le CNS s'inquiète d'ailleurs des risques de discrimination envers les malades et demande à l'Etat et aux collectivités territoriales de mieux coordonner leurs actions et de renforcer les moyens consacrés à la prévention du sida et à la prise en charge des patients.Plus de renseignementswww.cns.sante.frwww.hopital.fr

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