La pénurie hospitalière se paye probablement en vies humaines

La qualité des soins est à l'évidence proportionnelle aux moyens mis en œuvre notamment infirmiers. Reste cependant la question de l'impact d'une telle pénurie sur la mortalité des patients. C'est fait grâce à une étude réalisée en Grande Bretagne : l'effet est proportionnel !

Les politiques qui ne cessent de réduire les moyens des établissements hospitaliers, avec de bonnes raisons sur le plan économique, doivent à partir d'un certain moment se poser la question de l'impact de leurs choix en matière de santé. Or nous ne disposons pas de beaucoup d'études sur ce plan.

C'est tout l'intérêt de ce travail anglais qui a purement et simplement corrélé la mortalité dans une Unité de Soins Intensifs à la charge de travail des soignants entre 1992 et 1995. Sur les 1050 patients passés par ce service 337 sont morts. La charge de travail idéale aurait été de 1,3 infirmières par malade, chiffre qui aurait évité la mort de 49 patients. En analyse statistique, cet écart revient à doubler la mortalité chez les patients exposés à une équipe trop chargée (pourcentage de lits occupés et charge de travail infirmier par lit). A quand de telles études en France pour ne plus se contenter d'appréciations théoriques. A notre avis, le seuil critique a été franchi dans bien des services notamment d'urgence et il serait essentiel d'en faire un bilan.

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Source : Tarnow-Mordi, Lancet 2000 ; 356 : 185-89