Accouchement : la guerre des sexes ?

Selon les résultats d'une étude irlandaise, accoucher d'un garçon est plus difficile que lorsqu'il s'agit d'une fille. Tant le travail que l'accouchement s'avèrent plus à risque de complication.

Nombre d'études ont analysé la relation entre le sexe du fœtus et l'hypertension de la grossesse (pré-éclampsie), le risque du retard de croissance fœtal ou encore l'augmentation du risque d'avortement tardif. Mais aucun essai n'avait jusqu'à présent exploré l'effet du sexe sur le travail et son devenir.

Cette analyse a porté sur 8.000 accouchements à terme en 1997 et 2000 à la maternité nationale de Dublin. Elle a inclus au final 4.070 garçons et 4.005 filles, tous issus d'une première grossesse sans jumeaux.Les auteurs constatent que les femmes qui accouchent d'un garçon ont plus de risque de complications que celles qui mettent au monde une fille.L'arrivée du sexe mâle pose donc plus de difficultés. Par exemple, le recours à des forceps est plus fréquent d'environ 20% et le taux de césariennes est deux fois plus élevé. De même, les médecins accoucheurs font plus souvent appel à des médicaments pour déclencher le travail.

Les raisons de l'impact du sexe fœtal sur la naissance ne sont pas claires. Une taille plus importante et une tête significativement plus large chez les garçons pourraient effectivement allonger le travail et augmenter la durée de l'accouchement. Cependant, ces facteurs ne semblent pas pouvoir expliquer totalement la différence selon le sexe. Quoi qu'il en soit, lorsque l'accoucheur annonce « cela doit être un garçon » comme explication humoristique d'un travail ou d'un accouchement compliqué, il est probablement plus scientifiquement correct qu'on ne le pensait auparavant.

Les auteurs précisent néanmoins que cette conclusion ne doit en aucun cas amener les obstétriciens à modifier leur comportement selon le sexe du bébé.

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Source : Eogan M.A. et coll., British Medical Journal, 326: 137, 2003.