Les traitements de substitution, qu'est-ce que c'est ?

Les traitements de substitution consistent à donner à des toxicomanes des médicaments de la famille de la drogue qu'ils utilisent, mais qui ne présentent pas les mêmes dangers et qui leur permettent de se stabiliser.

Il s'agit essentiellement des traitements par méthadone ou par buprénorphine (Subutex°) destinés aux héroïnomanes. Mais on pourrait en rapprocher certains traitements par la nicotine en timbre ou en gomme à mâcher, hors indication officielle, puisque officiellement, la nicotine ne doit être utilisée que pour un arrêt complet de l'habitude de fumer. Ce type de traitement entre dans le cadre d'une politique sanitaire dite de réduction des risques. Ses objectifs sont la réduction ou l'arrêt des consommations de substances psychoactives (agissant sur le cerveau) autorisées ou non, l'amélioration ou au moins la stabilisation de la situation sociale des toxicomanes, et une augmentation de leur accès aux soins, que ce soit pour des problèmes médicaux somatiques ou pour des problèmes psychiatriques.

Les bénéfices attendus sont à la fois une réduction des risques liés à la consommation d'héroïne (risques d'infection grave dus à une injection malpropre, risques de contamination par les virus des hépatites B ou C et du sida, risques de surdosage, etc.), et une réduction des dangers sociaux liés à la toxicomanie: recherche forcenée de sa drogue par le toxicomane, limitant ses capacités d'insertion sociale normale et le conduisant souvent à la délinquance et à la prostitution (beaucoup de prostituées se cament pour tenir le coup et beaucoup de toxicomanes se prostituent pour pouvoir acheter leur produit), effets économiques et sociaux pervers du trafic de drogues (le trafic est parfois considéré comme une solution à la misère, permettant à certaines familles de survivre).

Il ne faut pas opposer les traitements de substitution aux traitements de type psychologiques visant à obtenir du toxicomane un sevrage complet. Leurs objectifs sont en effet convergents, et à plus ou moins long terme, les traitements de substitution sont souvent diminués puis arrêtés, lorsque le toxicomane semble capable d'un sevrage complet et qu'il le souhaite.

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Source : OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) "Drogues et toxicomanies - indicateurs et tendances", OFDT éd. Paris 1999, 271 pages.