Problèmes urinaires et sexualité féminine

Les problèmes urinaires sont souvent extrêmement gênants, même lorsqu'ils ne sont pas médicalement graves. Ils provoquent souvent une gêne, une honte. Comme ils agressent une zone très proche de la région sexuelle, ils ont très souvent des incidences méconnues sur la sexualité...
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« Je suis très gênée lors de mes relations sexuelles. Lors de la pénétration, à un moment donné, je ressens brusquement une envie d'uriner. Et je sens que si je ne dis pas à mon mari d'arrêter, je vais vraiment uriner. Cela handicape considérablement notre sexualité, et j'en viens à craindre de faire l'amour. »

Cette plainte est régulièrement entendue par les sexologues dans leurs cabinets. Pourtant, il s'agit d'un phénomène la plupart du temps tout à fait banal et normal ! En effet, la paroi avant du vagin est toute proche de l'urètre, canal par lequel l'urine s'écoule de la vessie vers l'extérieur. Lors de la pénétration, le pénis stimule cette zone et, sous l'effet de l'excitation, la fait gonfler. Cela suffit pour entraîner ce que l'on appelle « un faux besoin d'uriner ».

Cette sensation est tout simplement le signe que l'excitation de la femme est élevée au niveau de son point G, car il s'agit bien de cela ! Si cette femme continue, elle n'urinera sans doute pas. Elle aura même des chances d'atteindre un orgasme vaginal, puisque ce « faux besoin d'uriner » est souvent un signe annonciateur de la jouissance. Pour y arriver, l'idéal est tout simplement de s'astreindre à uriner avant de faire l'amour, de manière à être sûre que la vessie est vide !

Elisabeth, elle, se plaint d'un autre problème : « Si je fais l'amour, le lendemain, je suis certaine d'avoir une infection urinaire, et c'est systématique. De ce fait, je n'éprouve plus guère de désir quand je pense à ce qui m'attend ensuite ! » Ce phénomène se produit souvent chez les femmes qui ne ressentent pas de besoin d'uriner après un rapport sexuel. La plupart des femmes le ressentent et vont donc aux toilettes.

Ce geste est une mesure d'hygiène importante : en effet, l'urine joue un rôle de nettoyant de l'urètre qui, pendant la relation a pu laisser entrer des bactéries, lesquelles, si elles ne sont pas chassées par ce courant, vont remonter dans la vessie pour se multiplier et entraîner une infection. Il est donc important de s'astreindre à uriner après l'amour ! Pas très romantique peut-être, mais très efficace !

Aliénor, elle, a parfois les réactions d'une femme fontaine, c'est-à-dire qu'elle connaît « l'éjaculation féminine ». Au moment de l'orgasme, parfois, elle évacue par l'urètre et par jets, un liquide transparent. C'est le signe d'un grand plaisir sexuel. Heureusement, elle est informée et son compagnon apprécie ces expériences. Mais d'autres femmes sont gênées, voire bloquées vis-à-vis de leur partenaire, ayant l'impression d'uriner dans le lit…

Les problèmes d'incontinence peuvent aussi handicaper. France en souffre depuis son dernier accouchement. Elle est obligée de porter des protections, car elle perd de l'urine plusieurs fois par jour. À cause de cela, elle n'aime plus faire l'amour et la tension devient importante entre son mari et elle. En fait, après avoir consulté dans un service spécialisé, elle apprendra que sa vessie est très irritable. Elle devra prendre un médicament qui améliorera à la fois ce problème et ses conséquences sur sa vie de couple. Finalement, son problème essentiel, pendant quelques années, a été de ne pas oser en parler à son médecin et de laisser la situation s'aggraver !Et Djamila, elle, n'arrive pas à faire l'amour. Son médecin parle de vaginisme puisque son mari ne peut absolument pas pénétrer son vagin qui se contracte violemment à la moindre tentative d'approche. Après quelques consultations chez un sexologue, il s'avère que tout vient d'un problème urinaire !

« Quand j'étais petite, explique-t-elle, je faisais toujours pipi la nuit, jusqu'à 18 ans. Et ça me brûlait atrocement. J'avais toujours la vulve irritée. Pour moi, ça a toujours été une zone de douleur. De plus, j'ai vu des tas de médecins qui ont dit que je n'avais rien et qui ont par exemple préconisé de me faire sortir avec ma culotte mouillée sur ma tête ! Imaginez la honte ! Puis, à 18 ans, on m'a fait un bilan, et découvert une malformation rénale. J'ai été opérée et je n'ai plus jamais eu de problèmes. » Mais le corps de Djamila gardait très présents des souvenirs de douleurs au niveau de la vulve, et c'est cela qui empêchait son corps de se laisser approcher. Quelques séances d'hypnose ont résolu son problème.

Au total, le problème vient fréquemment du fait que l'urine est souvent considérée comme un liquide sale. Or, ce n'est absolument pas le cas. L'urine est un liquide stérile, parfaitement propre. C'est l'idée que nous nous en faisons qui nous amène en avoir honte ou à ne pas oser en parler à notre médecin. Et c'est dommage, car, presque toujours, il existe une solution simple !

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