Herpès et couple récent : des réflexes à acquérir pour se protéger

Peu connu et pourtant redoutable, l'herpès génital fait partie des infections sexuellement transmissibles (IST), au même titre que le sida, les hépatites ou la syphilis. Cette affection ne se guérit pas, mais on peut en réduire les symptômes et les poussées, et surtout prévenir sa transmission. Il est essentiel d'aborder ce sujet en amont au sein de tout nouveau couple...

Couple récent et sexualité

Le fondement premier du couple récent est la sexualité.

Les couples récents sont ceux qui débutent tout juste leur histoire, depuis quelques jours, semaines ou quelques mois, qui connaissent une toute première relation, ou en débutent une nouvelle, suite à une séparation, un divorce, etc.

Dès lors que la sexualité ne s'inscrit plus dans la temporalité, avec souvent en toile de fond l'idée de la construction d'un foyer, les enjeux deviennent très différents en terme de protection.

Mais l'évocation verbale des infections sexuellement transmissibles (IST - autrefois MST) n'est pas toujours évidente au moment de l'acte sexuel pour le couple récent. En effet, l'idée des risques potentiels est un frein à la sexualité et les évoquer au moment de l'acte, du désir, au beau milieu du langage corporel, peut mettre le couple récent en péril.

C'est pourquoi, il est préférable de développer en amont un rituel réflexe de protection. Sans lui, le risque est aussi de voir s'installer l'anxiété au sein du couple.

Afin de mieux appréhender la façon dont les couples récents évoquent les risques potentiellement liés à leur sexualité, une enquête dénommée « Opinion Way » a été menée en septembre 2006 auprès de 550 personnes âgées de 18 à 50 ans, vivant en couple depuis moins d'un an.

  • La sexualité occupe une place très importante dans la vie des couples récents (85% d'entre eux) : 75% des couples déclarent avoir des rapports au moins deux fois par semaine et 32% tous les jours. Un couple sur quatre a fait l'amour dès le premier jour.

  • Les femmes sont davantage effrayées par l'idée de ne plus être désirables (42%) que par les IST (28%) et les hommes s'inquiètent plus de la panne sexuelle (26%, versus 24% pour les IST). Ainsi, le ressenti sexuel et la performance priment sur la crainte des IST.

  • Un couple sur cinq n'a pas utilisé de contraceptif lors de sa première relation et pire, un sur trois n'a pas employé de préservatif. Lorsque c'était le cas, plus de la majorité ont arrêté de l'utiliser avant un mois de relation. À noter que dans ce domaine, les jeunes sont plus prudents que leurs aînés.

  • Pour quatre couples récents sur dix, la crainte des IST est un sujet très facile à aborder, mais la très grande majorité des couples (93%) souhaitent disposer de davantage d'informations sur le sujet.

  • L'herpès n'est pas une des principales IST connues : 35% des couples citent l'herpès, derrière la syphilis (43%), l'hépatite (48%) et très loin derrière le sida (93%). Les modes de transmissions sont encore mal connus et les risques associés (sida, grossesse) mal appréhendés.

    Et dans leur choix d'arrêter l'usage du préservatif, le risque herpès n'est pas pris en compte.

Comment reconnaître l'herpès ?

L'herpès se caractérise par des poussées (crises) plus ou moins fréquentes. En effet, une fois transmis, le virus rejoint un ganglion nerveux où il se réactive régulièrement. La contagion est la plus importante durant les poussées, mais certaines personnes sont aussi contaminantes en dehors car il existe une excrétion asymptomatique du virus.

La crise est annoncée par des signes tels que des picotements, des brûlures, des cloques et des démangeaisons, lesquels doivent amener à consulter immédiatement un médecin. Ensuite des douleurs locales, des rougeurs, des vésicules puis des croûtes se manifestent.

Deux types de virus herpès

L'un est responsable de l'herpès labial ou bouton de fièvre (HSV1), l'autre de l'herpès génital (HSV2).

Cette dernière affection concerne environ 2% de la population de plus de 18 ans, soit près d'un million d'adultes !

La contamination se fait par simple contact : les rapports sexuels non protégés et les rapports oro-génitaux propagent le virus.

C'est ainsi que 20% des herpès génitaux seraient dus au virus HSV1, habituellement responsable de l'herpès labial.

Le préservatif est essentiel

Le préservatif est le seul moyen de se protéger contre la transmission du virus lors d'un rapport sexuel. (Mais attention, tant que dure la poussée d'herpès, l'abstinence est obligatoire.) Lorsqu'on décide d'arrêter le préservatif, il est donc essentiel de réaliser au préalable un test de dépistage de l'herpès génital, comme on le ferait pour le virus du sida.

Quel traitement pour l'herpès ?

On ne guérit pas de l'herpès. Dès les premières poussées, des médicaments anti-viraux spécifiques permettent de bloquer la multiplication du virus. D'où la nécessité de consulter dès les premiers symptômes.

Herpès et grossesse : à savoir !

Lors de l'accouchement, une mère peut transmettre l'herpès à son bébé. Et une première infection durant la grossesse peut provoquer des séquelles neurologiques, voire la mort du foetus.

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Source : Dossier de presse de l'Association herpès, novembre 2006.