Le Botox se déride

Le Botox, l'antiride préféré des Américains, qui n'avait en France que six indications, dont le strabisme et le torticolis spasmodique, vient de s'ouvrir au traitement des rides verticales sur le front. L'autorisation de mise sur le marché précise « à condition qu'elles entraînent un réel retentissement psychologique ».

Dans la course au rajeunissement, la « folie du Botox » n'épargne pas la France. Rappelons que l'injection locale de toxine botulique (principe actif du Botox) pour effacer les rides du visage n'est pas sans danger. Cette toxine était un poison meurtrier jusqu'en 1978, année à partir de laquelle, une fois son dosage maîtrisé, elle fût utilisée à des fins thérapeutiques. Seuls les spécialistes ont l'autorisation de l'employer et jusqu'à aujourd'hui, uniquement dans la limite de six indications précises. Désormais, le Botox étend ses indications au traitement des rides puisque le laboratoire Allergan a obtenu le 20 février 2003 l'autorisation de mise sur le marché, dans cette classe thérapeutique, de son produit Vistabel® à base de toxine botulique.L'ordre des médecins qui avait affiché son opposition à l'utilisation large de cette molécule, va certainement repréciser sa position.

Mais pour l'instant, tout semble être prévu et bien encadré.

  • Seuls les médecins spécialisés en chirurgie plastiques, dermatologie, chirurgie de la face et du cou et chirurgie maxillo-faciale, et bien sûr, formés à cette technique très délicate, sont habilités à réaliser les injections.
  • L'autorisation de mise sur le marché (AMM) ne porte que sur les rides frontales verticales (rides de la glabelle) et uniquement si elles entraînent un retentissement psychologique important sur le patient.
  • La consultation doit se passer en deux temps afin de permettre à un patient averti de bien réfléchir avant de prendre sa décision définitive : le premier rendez-vous permet d'expliquer la technique, d'annoncer le prix, les résultats attendus et de vérifier les contre-indications. Si le patient n'a pas changé d'avis, c'est lors de la deuxième consultation que l'intervention peut avoir lieu.

Des risques

Malgré une bonne efficacité (selon une étude clinique réalisée aux Etats-Unis, 82% des patients constateraient une nette amélioration une semaine après l'injection), cette technique très délicate n'est pas sans risque. Les doses et le point d'injection doivent être ajustés très minutieusement et selon chaque patient, sinon l'opération peut paralyser les muscles de la paupière, provoquant une paupière tombante ou plus grave, certains muscles moteurs, entraînant un strabisme. Près d'un quart des patients souffriraient d'effets indésirables : maux de tête, douleurs faciales, rougeurs. Heureusement, en règle générale, ces inconvénients ne sont pas permanents, mais transitoires.

Un rajeunissement bien éphémère…

Autre point à souligner, et pas des moindres : si les effets du Botox sont visibles dès les premières semaines, ils ont une durée limitée à quelques mois (entre deux et quatre mois)… d'où la nécessité de réaliser de multiples injections chez une même personne.

Un prix à dérider

Et enfin, le prix : environ 400 euros l'injection.

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Source : Communiqué de presse, 27 février 2003, La toxine botulinique type A approuvée pour le traitement des rides verticales intersourcilières, Allergan France.