Alerte aux piercing !

Le décès d'une jeune fille, attribué aux suites d'un piercing nasal, relance les avertissements sur la dangerosité de cette pratique, laquelle est désormais banalisée chez les adolescents. Combien de morts faudra-t-il avant que les conditions sanitaires deviennent enfin acceptables et que des messages de prévention soient divulgués ?

Se faire faire un piercing n'est pas anodin. C'est une lésion évitable que l'on inflige à notre organisme au nom de l'esthétique, et qui comporte des risques. Et en dehors des dangers inhérents à la localisation du piercing, les conditions d'hygiène dans lesquelles il est réalisé doivent être particulièrement rigoureuses.Or cette pratique est de plus en plus plébiscitée et les précautions sanitaires sont toujours loin d'être irréprochables.

Le Quotidien du Médecin retrace l'histoire dramatique de cette étudiante en biologie de 19 ans, décédée d'une endocardite infectieuse à la suite d'un piercing nasal, lequel aurait ouvert la porte d'entrée à la bactérie. Nombre de professionnels de santé ont été interrogés. Certains déclarent qu'il est « urgent d'alerter la population sur des gestes qui n'ont rien de négligeable, surtout quand ils sont pratiqués dans des zones filtres comme le nez, ou des zones de macération, comme le nombril, là où les germes s'accumulent facilement ». D'autres rappellent que depuis quatre ans, une réglementation sanitaire codifiant l'acte du piercing a été réclamée, afin de prévenir les risques de contaminations virales ou bactériennes. Ces normes, concernant le matériel et les locaux d'intervention, sont toujours attendues : règles d'hygiène universelles, matériel à usage unique, stérilisation, désinfection, port de gants… Parallèlement, l'information du candidat au piercing devrait être obligatoire, notamment pour prévenir les contre-indications : déficiences immunitaires, maladies chroniques de la peau, infections dentaires, traitement par corticoïdes ou anti-inflammatoires, allergies au métal implanté…Le Quotidien rappelle également que le risque infectieux est potentiellement élevé, comme l'a démontré une enquête française révélant que les onze prélèvements bactériologiques réalisés sur du matériel prêt à être utilisé étaient tous positifs (infectés par des bactéries), dont l'un étant en plus porteur de virus.

Reste à espérer que la démarche réglementaire déjà engagée par la direction générale de la Santé aboutisse rapidement.

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Source : Le Quotidien du Médecin, n°7501, 18 mars 2004.