Dépistage de l'ostéoporose : remboursement au 1er juillet !

L'examen de dépistage de l'ostéoporose, la densitométrie, sera en principe enfin remboursé à partir du mois de juillet. Reste à en préciser les modalités, notamment quelles sont les femmes qui vont pouvoir en bénéficier ? En attendant, Françoise Nicole Kremer, présidente et fondatrice de l'Association « Femmes pour toujours » membre de l'IOF (International Ostoporosis Foundation) insiste sur le fait que chaque femme ménopausée doit connaître son risque d'ostéoporose. Celui-ci peut facilement être défini en partenariat avec son médecin.
Sommaire

e-sante : Concrètement , qu'est-ce qui va changer au 1er juillet 2006 ?

Françoise Nicole Kremer : Depuis la dernière journée mondiale contre l'ostéoporose, en octobre dernier, il a été annoncé que le remboursement de la densitométrie osseuse sera effectif au 1er juillet 2006. Des experts ont été réunis par « Femmes pour toujours » afin de trouver un consensus définissant clairement le type de femmes qui allait pouvoir bénéficier du remboursement de cet examen, ainsi que le taux de remboursement. En effet, nous sommes tout à fait conscients que toutes les femmes ne sont pas concernées. Dans le cadre d'une enquête nationale dénommée « l'os en question », que nous menons depuis 3 ans déjà, nous avons réussi à cibler une population de femmes qui comportent des facteurs de risques. Selon le ministre de la Santé, le remboursement devrait concerner environ 1 million de femmes (avec un coût de 40 millions d'euros) pour 3 millions de femmes ostéoporotiques.

Mais à ce jour, le ministre n'a toujours pas divulgué les modalités du remboursement, notamment les bénéficiaires. C'est un vaste chantier sur lequel des spécialistes travaillent activement.

Et en effet, à mon avis, le chiffre de 3 millions de femmes atteintes d'ostéoporose est très en dessous de la réalité car il ne tient compte que des cas graves et très peu des incidents révélateurs d'un risque d'ostéoporose.

Par exemple, le dépistage de l'ostéoporose à la suite d'une fracture du poignet est très mal fait car on ne réalise pas forcément une densitométrie chez une femme qui se casse le poignet. Pourtant, cette fracture est clairement un signal d'alerte indiquant un risque d'ostéoporose. Ces cas typiques ne sont pas comptabilisés dans les 3 millions…

Nous, Association de patients, nous devons pouvoir répondre aux femmes, leur dire si elles peuvent bénéficier ou non du remboursement de cet examen et être en mesure de leur expliquer pourquoi.

Nous avons un énorme travail de communication à mener car la prévention primaire s'annonce très difficile. C'est notre rôle d'alerter les personnes qui sont à risque de déminéralisation osseuse et de leur expliquer les solutions thérapeutiques qui vont derrière.

Comment faire si nous ne connaissons pas les modalités de remboursement de la densitométrie, ni les prochaines étapes, c'est-à-dire celles concernant le remboursement des traitements. Aujourd'hui, les personnes à risque mais qui n'ont pas encore eu de fracture ne peuvent bénéficier des traitements médicamenteux préventifs ou curatifs. Dans ces conditions, comment recommander la réalisation d'une densitométrie de dépistage si on ne peut ensuite proposer aucune solution ?

e-sante : A quand le remboursement des médicaments spécifiques contre l'ostéoporose ?

Françoise Nicole Kremer : À partir du moment où la densitométrie sera remboursée pour des personnes reconnues, nous savons bien que le remboursement des médicaments pour le traitement de l'ostéoporose viendra par la suite. Et c'est indispensable car ces traitements sont particulièrement coûteux.

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