La mélatonine : vers une nouvelle génération de somnifères ?

La mélatonine est une hormone cérébrale qui règle notre horloge interne, c'est-à-dire notre rythme veille / sommeil. Logiquement impliquée dans les troubles du sommeil, elle est depuis des dizaines d'années le sujet de multiples travaux de recherche. C'est ainsi qu'une nouvelle étude tend à démontrer son effet hypnotique chez les insomniaques. Si ce résultat se confirme, cette molécule pourrait ouvrir la voie à une nouvelle génération de somnifères.
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Une équipe britannique a testé l'effet d'une administration de mélatonine au moment du coucher sur la qualité du sommeil (étude des différentes phases du sommeil, température centrale, durée de l'éveil, vigilance, etc.) chez une quinzaine de sujets jeunes et en bonne santé. L'évolution des concentrations de cette hormone a également été analysée régulièrement durant la nuit. Il s'avère que la mélatonine prise juste au moment du coucher n'exerce aucun effet hypnotique. Mais en revanche, administrée un peu plus tôt en soirée, elle entraîne un effet comparable à celui d'un hypnotique conventionnel. Même si cet effet dépendant de l'horaire reste encore à éclaircir car notamment il rendrait difficile son utilisation en thérapeutique surtout chez les travailleurs postés, la mélatonine agit bien ici comme un somnifère. Par ailleurs, ce résultat renforce la pertinence des études menées jusqu'ici chez les personnes âgées, qui en raison du vieillissement sont supposées sécréter en moindre quantité cette hormone, d'où des troubles fréquents du sommeil. D'autres travaux visant à vérifier l'efficacité de la mélatonine se poursuivent car si elle se vérifie, cette molécule pourrait être à l'origine d'une nouvelle génération de somnifères.

Et chez l'enfant souffrant d'insomnie ?

Un essai chez une quarantaine d'enfants âgés de 6 à 12 ans souffrant d'insomnie chronique depuis plus d'un an et demi a été mené. Comparé à un produit placebo, l'administration de mélatonine sur une durée de 4 semaines a amélioré le sommeil des enfants, notamment en terme de délai d'endormissement et de durée du sommeil. Ainsi, au moins à court terme, cette molécule se révèle comme un traitement relativement sans risque pour rééquilibrer le sommeil des enfants, et qui de plus, n'entraîne aucun effet sur les troubles d'attention.Il s'agit d'une molécule énigme dont les effets hypnotiques se dévoilent progressivement.

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Source : Stone B. et coll., Slepp, 23 (5) : 663-669, 2000.