Dépression : plusieurs étapes à risques dans la vie d'une femme

La vie d'une femme présente de nombreuses étapes à risque de dépression. Ces différentes périodes s'expliquent en partie par des facteurs socio-environnementaux et hormonaux.

Le risque d'être dépressif est deux à trois plus élevé chez les femmes que chez les hommes. En revanche, on constate une surmortalité par suicide chez ces derniers, et plus particulièrement chez les sujets âgés. Toujours comparativement, les symptômes chez la femme sont plus importants : colopathies, lombalgies, anxiété, hypersomnie, consommation excessive d'alcool, anorexie, boulimie, etc. Tous ces symptômes sont de véritables signes dépressifs. Autre particularité, les femmes consultent beaucoup plus souvent, facilement et spontanément.

Des étapes sensibles

Les périodes prémenstruelles Une grande majorité de femmes présente des signes mineurs en période prémenstruelle, c'est-à-dire de l'ovulation au premier jour des règles, et 20% des signes majeurs avec handicap important. Les femmes dont la qualité de vie s'en trouve altérée (grande labilité émotionnelle, pleurs fréquents…) peuvent bénéficier d'un traitement antidépresseur, suivi de façon continue ou discontinue, durant les 7 à 10 jours qui précédent le début des règles. Le post-partum Théoriquement, le « baby-blues » concerne 85% des femmes. Il survient entre le troisième et le cinquième jour après l'accouchement. Quant à la dépression du post-partum (10% des femmes), elle se manifeste soit au cours des six premières semaines après la naissance (enfant qui ne fait pas ses nuits), soit entre le neuvième et le quinzième mois (enfant qui commence à se déplacer tout seul). Cette affection se manifeste par les signes classiques de la dépression, excepté le ralentissement psychomoteur et les idées suicidaires. En revanche, irritabilité et anxiété, notamment vis-à-vis du bébé, sont souvent présentes, ainsi que des troubles du sommeil et la perte d'estime de soi. Un traitement antidépresseur est indiqué, en association avec un suivi en psychothérapie.Le pré-partum Moins connus, les syndromes dépressifs pendant la grossesse sont pourtant plus fréquents qu'après l'accouchement. Et les répercussions de l'humeur de la mère sur l'enfant à naître sont considérables. Il est essentiel de dépister cette dépression et de la traiter pendant la grossesse pour le bien-être de la mère comme de l'enfant. A noter que les symptômes ne varient pas avant et après la naissance.La ménopause Les épisodes dépressifs sont également plus fréquents au moment de la ménopause, et surtout en période de péri-ménopause, lors du grand bouleversement hormonal. Une femme dépressive, alors qu'elle suit un traitement hormonal substitutif de la ménopause, peut recevoir un traitement antidépresseur associé à un suivi psychothérapeutique. En revanche, en l'absence de traitement hormonal, on aura tendance à prescrire une prise en charge plus spécifique de la ménopause. Attention toutefois, à cette période de la vie d'une femme, la dépression est souvent d'origine multifactorielle : deuil, perte du conjoint, maladie, vieillissement, etc.

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Source : Le Quotidien du médecin, juin 2004.