Tous accros aux tranquillisants ?

Les Francais sont les plus grands consommateurs au monde de tranquillisants. Pourquoi ces médicaments rencontrent-ils un tel succès ? Sommes-nous plus anxieux et plus insomniaques que les autres ?
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Anxiété et insomnie, traitées à grand renfort de tranquillisants

Contre l'anxiété et l'insomnie, il existe des médicaments très efficaces. Ce sont majoritairement des benzodiazépines (voir en fin d'article les différentes familles de tranquillisants), comme le Témesta, le Lexomil ou le Rohypnol. Mais attention, selon les recommandations officielles formulées depuis plus de 20 ans, le traitement doit être limité dans le temps : trois mois maximum pour les anxiolytiques, voire un mois pour les somnifères. Alors pourquoi la majorité des personnes sous benzodiazépines prennent de tels médicaments pendant plus de 6 mois (1). Cette situation s'accentue encore davantage chez les personnes âgées : 35% des plus de 65 ans sont des consommateurs réguliers et certains recourent à trois psychotropes de familles différentes.

Pourquoi les traitements sont-ils si longs ? Par peur de souffrir à l'arrêt du traitement

C'est vrai qu'à la longue, les tranquillisants peuvent avoir des effets secondaires et entraîner une dépendance. Ainsi, à l'arrêt, certains sujets manifestent des symptômes : tension, anxiété, insomnie, vertige, maux de tête, douleurs musculaires, manque d'énergie, irritabilité, goût métallique dans la bouche, photophobie, hallucination, paranoïa, etc. Les réactions de sevrage concernent une personne sur trois et elles sont sévères dans un tiers des cas (2).

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Source : (1) Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé, " Le bon usage des médicaments psychotropes ", juin 2006. (2) Pr Malcolm Lader, " Tranquillizers and antidepressants, when to take them, how it stop ", Editions Press, 2008.