A vos préservatifs !

Pas facile, ce bout de latex que les campagnes de prévention demandent de ne pas oublier d'enfiler au moment où l'on aimerait surtout ne pas y penser. Résultat, une nouvelle recrudescence du sida et autres infections sexuellement transmissibles dans certains groupes de la population. Souvent, le plus dur, ce n'est pas de le mettre mais d'en parler. Alors, parlons-en !
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Chacun a de bonne raison ne pas vouloir entendre parler du préservatif ou de l'oublier au moment d'une relation sexuelle. Rappelons pourtant qu'en France, près de 150.000 personnes vivent avec le virus du sida. Parallèlement, il existe aujourd'hui une diminution de la crainte d'être contaminé et de fait, le préservatif est de moins en moins utilisé. Et comme à chaque âge, toute génération a son histoire par rapport au sida, chacun rencontre des difficultés spécifiques avec le préservatif.

Il y a la génération de ceux qui commencent leur vie sexuelle avec le préservatif et cela les effraie…

Pour les adolescents et les plus jeunes adultes qui ont été bercés par les campagnes de prévention du sida depuis leur plus jeune âge, la nécessité (théorique) de mettre un préservatif dès la première relation sexuelle ne fait aucun doute pour eux. Mais la (ou les) première(s) fois, cela n'est pas simple… et le préservatif est vite perçu comme un intrus dont ils ne savent que faire. La fille n'ose pas demander à son partenaire d'en mettre un, le garçon panique à l'idée de « débander » en le mettant et il n'ose pas encore en faire un jeu amoureux… Pour parvenir à intégrer le préservatif dès les premiers moments de la vie sexuelle, les jeunes ont en effet à apprendre à surmonter leurs réserves. De multiples campagnes d'information leur sont destinées, diverses brochures parlent sans tabou de sexualité et de préservatif*. Des numéros de téléphone leur sont aussi réservés**. A cet âge, l'éducation et surtout les explications sans tabou sont les meilleurs moyens d'aider les jeunes à être à l'aise avec le latex.

Il y a ceux qui ont toujours connu une vie sexuelle avec le préservatif et qui ont parfois envie de l'oublier …

Les moins jeunes ont connu le sida au début de l'épidémie. Ils ont appris à changer leurs pratiques sexuelles et à y intégrer le préservatif depuis 15 à 25 ans. Mais avec le temps, ils s'en lassent… et sont tentés de l'oublier. Cette tendance à délaisser le préservatif porte un nom anglo-saxon, le « relapse » (relâchement) et tend à se développer particulièrement dans certains milieux. Dans la génération des 35-44 ans, plus d'un sur quatre (27%) a eu des rapports non protégés au cours de l'année 2000 alors qu'en 1997, date de la dernière enquête menées sur ce sujet, les chiffres ne dépassaient pas les 20%. Pour cette population, rappeler sans cesse les risques de contamination est une nécessité mais cela ne suffit pas. C'est en soi qu'il faut retrouver les sources d'une motivation. On le sait, le fossé est grand entre l'information que l'on possède et le comportement que l'on adopte.

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