Les étudiants franciliens cachent leur mal-être

Une étude nous révèle les soucis de santé des jeunes franciliens. Agés en moyenne de 21 ans, ils se disent en bonne santé mentale et physique. Mais finalement, en grattant un peu, on découvre qu'ils éprouvent des problèmes d'ordre psychique, comme des troubles du sommeil, des pensées suicidaires, des perturbations du comportement alimentaire et une consommation médicale irrationnelle.

Près de 2.000 étudiants franciliens ont été interrogés à l'aide d'un questionnaire, sur leur santé et leur recours aux soins. S'estimant en bonne santé, la majorité d'entre eux (73% des garçons et 78% des filles) la prend d'ailleurs très au sérieux, comme le montrent leurs démarches entreprises en ce sens au cours des douze derniers mois : plus de sport, régime alimentaire, technique de gestion du stress, consultation d'un professionnel de la santé, réduction ou arrêt du tabac, etc. Comparés aux jeunes du même âge dans le reste de la population, ils consomment même moins de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis, drogues,) et ils se protègent mieux lors de leurs premiers rapports sexuels (malgré tout, la contraception est mal gérée puisqu'elle se traduit par le recours à une IVG pour 8,8% des étudiantes). Enfin, ils sont plutôt satisfaits de leurs études et des relations qu'ils entretiennent avec leurs parents.

Des aspects " inquiétants "

Cette enquête montre cependant des aspects « inquiétants », essentiellement d'ordre psychique et en matière de consommation de soins.

  • Un tiers des garçons et une fille sur deux présentent des troubles du sommeil.
  • Près de 18% des garçons et 29% des filles avouent avoir des troubles de l'alimentation (boulimie, consommation anarchique…).
  • Par rapport aux adolescents en général, ils sont plus nombreux à avoir des pensées suicidaires : 9% des hommes et 15% des femmes, contre respectivement 5% et 8%. En revanche, la proportion de tentatives de suicide (2,6% des garçons et 7,1% des filles) reste comparable à celle des étudiants du même âge.
  • Autre inquiétude, le niveau insuffisant de perception des risques, notamment pour l'alcool au volant, le port du casque à vélo et de la ceinture de sécurité, surtout à l'arrière.
  • Mode de vie ou mal-être sous-jacent, ils recourent souvent aux professionnels de santé. Pratiquement tous ont consulté un généraliste au moins une fois au cours de l'année passée. Les spécialistes sont également sollicités. Par contre, un sur deux n'est pas allé chez le dentiste dans l'année et 30% des filles n'ont pas vu un gynécologue.
  • La consommation de médicaments est très élevée. Plus de 95% de ces jeunes ont pris au moins un médicament dans le mois précédant l'enquête et un tiers un antibiotique.

Ces données laissent à réfléchir. Espérons qu'elles servent prochainement de base à diverses actions visant à améliorer l'information et la prévention dans cette population précise.

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Source : Enquête réalisée par la SMEREP (Société mutualiste des étudiants de la région parisienne) et l'Observatoire Régional de la Santé, à partir d'un échantillon de près de 2.000 étudiants.