Cancer en hausse chez l'enfant

Les cas de cancer chez l'enfant et l'adolescent européens ont nettement augmenté au cours des trente dernières années. Et la tendance s'accélère. Les causes de cette hausse du cancer chez l'enfant restent mal connues.

Du fait de leur rareté, les cancers chez les plus jeunes (moins de 20 ans) ne représentant que 1% de l'ensemble de tous les cancers, les études à grandes échelles sont manquantes. De plus, les cancers des enfants diffèrent de ceux de l'adulte.

Grâce à une base européenne regroupant plus de 130.000 cancers de l'enfant diagnostiqués entre 1970 et 1999, dans 63 registres de 19 pays européens, des données viennent d'être publiées. Elles montrent clairement une augmentation de l'incidence des cancers chez l'enfant et l'adolescent aux cours des trois dernières décennies, respectivement de 1% et 1,5% par an. Et cette hausse concerne tous les types de cancers.

Les causes sont mal connues. L'amélioration du diagnostic ou un enregistrement plus important des cancers sur les registres n'expliquent pas tout. Selon les auteurs de cette analyse, il y a également une augmentation des leucémies (pic de fréquence vers l'âge de 2-3 ans) et des lymphomes (pic de fréquence chez les adolescents).

Les cancers les plus fréquents chez l'enfant sont les leucémies, suivies des cancers du système nerveux central et des lymphomes. Chez les adolescents, les plus répandus sont les lymphomes et les carcinomes. Globalement, les garçons sont plus touchés, mais certains types de cancers sont plus fréquents chez les filles, en particulier les tumeurs de la lignée germinale et les carcinomes de la thyroïde.

Autre constatation, les cancers chez l'enfant sont plus fréquents à l'Est qu'à l'Ouest de l'Europe. Mais c'est l'inverse chez les adolescents. Un ensemble de facteurs, génétiques, infectieux, socio-économiques ou environnementaux (climat, pollution) expliqueraient ces différences. Toutefois, si on exclut les 603 cancers de la thyroïde diagnostiqués dans les années 1990 en Biélorussie, l'incidence des cancers devient moins élevée à l'Est qu'à l'Ouest. Ce qui suggère que l'excès de cancer à l'Est serait dû à l'accident de Tchernobyl en 1986…

Et enfin, les taux de survie à cinq ans se sont améliorés plus lentement à l'Est qu'à l'Ouest. De tels résultats pourraient servir à l'amélioration des politiques de santé et de la prise en charge des plus jeunes.

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Source : Steliarova-Foucher E. et coll., The Lancet, 364, 11 décembre 2004.