Tatouage et réaction allergique : brûlants souvenirs de vacances

L'engouement pour les tatouages temporaires se développe, avec pour conséquence un nombre croissant de réactions allergiques. Le henné n'est pas en cause, ce sont les substances adjuvantes qui sont responsables de ces manifestations.

Les additifs du henné peuvent se révéler allergisants

Indolores et ne persistant que quelques jours sur la peau, ces tatouages temporaires au henné semblent sans danger. Le henné traditionnel (hydroxynaphtoquinone) est utilisé pour colorer les cheveux ou décolorer la peau. Il est obtenu à partir de feuilles séchées de Lawsonia inermis et peut être associé à d'autres végétaux afin d'en modifier la teinte : le reng, la poudre de café ou de charbon pulvérisé. Il est rarement à l'origine de réactions allergiques cutanées.

Toutefois, les hennés utilisés pour réaliser des tatouages en période estivale sur les marchés ou dans les clubs de vacances, sont parfois additionnés à des substances visant à intensifier la coloration noire. Ces adjuvants sont le plus souvent du PPD (paraphénylène diamine) ou directement des teintures capillaires du commerce contenant des amines aromatiques. Or ce sont justement ces substances qui peuvent entraîner des manifestations cutanées.

Tatouage au henné : deux types de réactions allergiques sont à craindre

Les réactions allergiques aux additifs du henné sont de deux types :

  • L’eczéma de contact classique

    Observé 48 à 96 heures après l'application, et apparaissant chez des patients déjà sensibilisés à des teintures capillaires contenant du PPD ou à un premier tatouage.

  • Les brûlures Elles sont liées à la causticité des constituants. La sensation est ressentie dès les premières minutes d'application.

    Une à plusieurs semaines plus tard apparaissent un œdème et un érythème (peau gonflée, rouge et démangeaisons) localisés au niveau du tatouage.

    Si cette manifestation finit par disparaître, une cicatrise peut persister plusieurs mois.

Selon l'intensité de la réaction cutanée, on recourt à un traitement par dermocorticoïdes. Ensuite, à distance de l'épisode aigu, des tests cutanés peuvent permettre d'identifier les substances responsables. En cas de positivité, l'utilisation du produit incriminé devra être définitivement proscrite.

En effet, ce type d’accident augmente le risque d’allergie croisée avec les teintures capillaires notamment, mais aussi potentiellement les caoutchoucs teintés, les colorants vestimentaires, certains médicaments. De plus, selon les allergologues, de telles réactions allergiques peuvent ensuite contre-indiquer la pratique de certaines professions (coiffeur par exemple).

En conclusion, ces tatouages au henné ne sont pas toujours aussi anodins qu'on voudrait bien le croire. Le cas échéant, consultez rapidement un dermatologue.

En pratique, résistez à la tentation du tatouage. À défaut, orientez-vous vers un tatouage au henné naturel, c’est-à-dire de couleur brun-orangé, et non de couleur noire.

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Source : FMC, Le Quotidien du médecin, 26 janvier 2005.