Grossesse : attention au paracétamol

Une femme enceinte qui prend presque quotidiennement du paracétamol, double le risque d'apparition chez l'enfant d'une respiration sifflante, un facteur de prédisposition à l'asthme.

Une association entre la consommation fréquente de paracétamol et une respiration sifflante, voire un asthme, a été décrite chez l'adulte et l'enfant. Qu'en est-il de l'impact in utero ?

Une étude a été menée auprès de 9.000 femmes enceintes, qui ont toutes indiqué leur consommation de paracétamol, un des seuls médicaments autorisés durant la grossesse. Chaque année après la naissance, elles ont été interrogées à propos de la survenue éventuelle d'une respiration sifflante chez leur enfant.

Seul 1% des femmes prenaient presque quotidiennement du paracétamol. On constate chez ces sujets que cette consommation durant la 2e moitié de la grossesse (de la 20e à la 32e semaine) est associée à un doublement du risque de respiration sifflante chez l'enfant. La relation est la plus forte chez ceux qui développent les symptômes avant l'âge de 6 mois.

De fortes doses de paracétamol peuvent léser des organes tels que le foie et les reins. Selon des recherches sur l'animal elles peuvent également endommager les tissus tapissant les voies respiratoires. Reste bien sûr à vérifier si cet effet se retrouve in utero, sur le développement des poumons du fœtus, comme le suggère les résultats de cette étude.

En conclusion, si la prise d'un antalgique se révèle vraiment indispensable durant une grossesse, le médecin prescrira du paracétamol (et pas de l'aspirine) à condition de ne pas en prendre quotidiennement. Rappelons qu'une femme enceinte ne doit jamais prendre d'aspirine ! Par ailleurs, toute automédication est rigoureusement déconseillée durant une grossesse. Seul le médecin jugera essentielle ou non la prescription d'un médicament.

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Source : Thorax, 57 : 958-963, 2002.