Diabète : à quand l'amélioration ?

Selon les premiers résultats de l'enquête « Entred », le diabète reste très insuffisamment pris en charge. C'est regrettable, car les complications de cette maladie, qui se prévient mais dont on ne guérit pas, sont redoutables : ulcération du pied, perte visuelle, atteinte rénale… C'est ainsi que cette affection reste la première cause d'amputations non traumatiques et la première cause de cécité avant 65 ans.

Abondance alimentaire et sédentarité sont les deux principaux facteurs propices au développement du diabète. Cette maladie s'en donne à coeur joie, en progressant au rythme de 3,2% par an. C'est ainsi qu'en France, on dénombre deux millions de diabétiques et on estime qu'entre 200.000 et un million de cas n'ont pas été diagnostiqués. L'enquête Entred* nous donne un bien triste tableau de l'état de santé de ces personnes et la qualité de leur prise en charge.

  • Dans cette enquête, le diabète est connu des patients depuis en moyenne une douzaine d'années.
  • 52% de ces diabétiques ont plus de 65 ans.
  • 54% sont des hommes.
  • Des antécédents familiaux de diabète sont détectés dans plus de la moitié des cas.
  • 93% présentent un facteur de risque cardiovasculaire autre que le diabète (cholestérol, surpoids et hypertension artérielle).
  • 17% ont eu un antécédent d'infarctus du myocarde.
  • Une personne sur 4 déclare au moins une complication rétinienne (perte visuelle d'un oeil, laser rétinien…).
  • 7% ont souffert d'une ulcération des pieds (complication indolore qui peut mener à l'amputation).
  • 12% ont présenté une hypoglycémie sévère dans l'année.

Toutes ces données montrent très clairement l'insuffisance de la prise en charge de ces patients. Bien d'autres en témoignent encore.

  • A peine un diabétique sur deux suit un régime alimentaire. Ce dernier est la base du traitement de la maladie, mais aussi le premier obstacle déclaré par les patients. Parallèlement, 3 diabétiques sur 4 sont en surpoids, voire obèses, tandis que seul un patient sur quatre a bénéficié des conseils d'un diététicien en 2001. Au final, une personne sur vingt est suivie par un diététicien (soit 2 à 3 consultations annuelles comme l'AFSSAPS** le recommande).
  • Seul un diabétique sur cinq a bénéficié du dépistage annuel recommandé des lésions des pieds. Deux à trois personnes sur dix a consulté un pédicure ou un podologue dans l'année.
  • Moins d'une personne sur trois a fait les trois dosages recommandés d'HBA1c.
  • Un diabétique sur deux a réalisé un examen ophtalmologique annuel.
  • Le dépistage de l'atteinte rénale à son stade de début reste très faible (18%).
  • Notons toutefois que plus de 18% des patients ont renoncé à un examen en raison de son coût. Dans un tiers des cas il s'agit du soin de pédicure ou de podologie.

On ne guérit pas d'un diabète. D'où toute l'importance de la prévention, de la maladie et de ses complications.

* Entred (Echantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques) : cette étude est réalisée par la Direction générale de la santé et l'Institut de veille sanitaire sur un échantillon de 10.000 personnes traitées pour diabète et tirées au sort sur les bases des remboursements médicaux de la sécurité sociale en 2001. Ces premiers résultats portent sur 4.544 questionnaires/patients et 2.219 questionnaire/médecins. Son objectif : dresser un bilan de l'état de santé des personnes diabétiques et évaluer la qualité de leur prise en charge.** Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, « Traitement médicamenteux du diabète de type 2, recommandations de bonne pratique », février 1999.

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Source : Communiqué de presse de l'InVS, " La santé et la qualité des soins des personnes diabétiques doivent être améliorées en France, selon les résultats de l'étude Entred ", 29 juin 2004.