La rétinopathie diabétique : le diabète est la première cause de cécité chez l'adulte

Les lésions vasculaires de la rétine liées au diabète évoluent à bas bruit et ne se révèlent que tardivement. Mais malheureusement, il est alors le plus souvent trop tard, le déficit visuel voire la cécité étant définitifs. C'est pourquoi il est indispensable que le patient diabétique ait un examen ophtalmologique tous les ans ou tous les deux ans afin de dépister les lésions vasculaires microscopiques débutantes de la rétine. La prévention de la rétinopathie diabétique passe avant tout par le contrôle rigoureux de la glycémie et de la pression artérielle.
Sommaire

Les spécialistes du diabète constatent que malheureusement en France, les diabétiques, et particulièrement ceux de type 2 ou non insulinodépendants, ont un suivi insuffisant ou inadapté. En ce qui concerne l'œil, il apparaît que le diabète est le principal responsable de cécité acquise dans l'ensemble des pays occidentaux. Nous disposons pourtant aujourd'hui de moyens de surveillance et de traitement efficaces du diabète qui font qu'il n'est pas tolérable de voir un patient diabétique atteint d'un déficit visuel définitif. Il est donc essentiel de prendre conscience de l'importance du dépistage et du suivi du diabète.

La microangiopathie diabétique atteint aussi la rétine

La microangiopathie correspond à l'altération progressive des petits vaisseaux (capillaires et artérioles), et entraîne des complications au niveau de l'œil (rétinopathie), du rein (néphropathie) et des fibres nerveuses (neuropathie). La microangiopathie provoque une dégénérescence de la paroi des vaisseaux, à l'origine de dilatations (micro-anévrismes), d'oedèmes et d'une irrigation insuffisante des tissus (ischémie). Ces lésions sont liées à l'hyperglycémie chronique (excès de sucre dans le sang) et donc spécifiques du diabète. Certes, l'incidence de la microangiopathie est moins élevée chez les diabétiques de type 2 ou non insulinodépendants que chez les diabétiques insulinodépendants (type 1). Cependant, en raison du nombre beaucoup plus élevé des premiers, de la surveillance trop permissive et d'un traitement mal suivi, ils constituent le contingent le plus important des diabétiques handicapés visuels ou aveugles.

Les complications surviennent brutalement et tardivement

Les lésions de la rétine spécifiques du diabète n'apparaissent généralement qu'après plusieurs années d'évolution de la maladie (on parle de complication évolutive sur 15 à 20 ans). Elles sont déjà présentes chez 15 à 20% des patients diabétiques de type 2 lors du diagnostic de la maladie. Elles sont précipitées en cas de traitement incorrect, d'une hyperglycémie et/ou d'une hypertension artérielle non contrôlée. Au stade initial comme à celui, plus évolué, de la rétinopathie proliférante (avec présence de néovaisseaux), le patient ne constate pas de trouble de la vue. La baisse de l'acuité visuelle, généralement importante, survient souvent de façon brutale en raison d'hémorragies de la rétine ou du vitré, liées à la rupture des néovaisseaux. Un oedème de la région maculaire ou une cataracte (le cristallin devient opaque) peuvent également être responsables d'une dégradation de la vision.

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Source : Recommandations de l'ANAES. La Revue du Praticien, 8 février 1999. Diabète de type 2. Micro-angiopathie diabétique. La Revue du Praticien-Médecine Générale, 1999.
 

La rétinopathie diabétique et les maladies des yeux