Trop de viande rouge double le risque de cancer du côlon...

Les résultats de cette étude ne vont pas dans le sens d'une réhabilitation de la viande rouge. En effet, ils montrent que les plus grands consommateurs de viande rouge voient leur risque de cancer du côlon augmenter de 50%.

La modernisation de notre mode de vie s'est accompagnée d'erreurs alimentaires, lesquelles, au même titre que la sédentarité, sont accusées de contribuer à l'épidémie d'obésité et à ses complications. On le dit et on le répète, nous mangeons trop de produits gras (viandes grasses, plat cuisinés, beurre, margarine, viennoiseries…) et pas assez de poisson, de fruits, de légumes et de féculents (pain, riz complet…). C'est ainsi que la viande rouge a particulièrement aujourd'hui plutôt mauvaise réputation, car riche en acides gras saturés, lesquels sont réputés pour être néfastes à notre santé.

Sans parler de la vache folle, la viande a souvent été accusée de représenter un facteur favorisant de nombreuses pathologies (cancers, maladies cardiovasculaires, polyarthrite rhumatoïde…). Une nouvelle publication renforce de telles accusations.

Cette étude a porté sur une population de 150.000 adultes âgés en moyenne de 63 ans. Après avoir recueilli, à l'aide de questionnaires, des informations portant sur leurs habitudes alimentaires, leurs dépenses physiques ou leurs antécédents, les auteurs constatent que les plus grands mangeurs de viande rouge en consomment dix fois plus que les plus petits consommateurs, et les femmes 17 fois plus. Entre 1982, date à laquelle cet essai a débuté, et 1992, 1.667 cancers colorectaux ont été dépistés. Les patients qui ont été considérés comme les plus gros consommateurs de viande rouge en début et en fin d'étude, présentaient un risque de cancer colorectal deux fois plus élevé. Inversement, ceux qui mangeaient le plus de poisson et de poulet, diminuaient ce risque de 23 à 30%. Cette chute du risque n'a cependant été observée que pour le cancer du côlon.

Toutefois attention, on parle ici d'apports importants de viande rouge. Une consommation faible ou modérée ne semble pas néfaste, d'autant plus si l'on choisit les morceaux les plus maigres. Ce qu'il faut c'est varier les plaisirs en alternant viande rouge, viande blanche, oeufs, jambon maigre, et deux fois par semaine au minium, du poisson. Et si à la base, vous n'êtes pas particulièrement amateur de viande rouge, ne vous forcez pas à en manger chaque jour. Bien d'autres aliments apportent des protéines, à commencer par les féculents, riches en protéines végétales. Mais ne tombez pas non plus dans l'excès inverse, car la viande rouge représente un apport intéressant vitamines et minéraux, et notamment en fer, dont nombre de femmes tendent à être déficitaires.Dans le domaine de l'alimentation, tout est question d'équilibre et de variété !

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Source : Thun C.A. et coll., JAMA, 293 : 172-193, 233-234, 2005.