Obésité et cancer du côlon ne font pas bon ménage !

L'obésité accroît le risque de mortalité par cancer du côlon (ou cancer colorectal). Chez l'homme, le risque de cancer colorectal augmente avec l'indice de masse corporelle (IMC) : il atteint 1,90 avec un IMC supérieur à 32,5 kg/m2, la valeur de référence étant de 22 kg/m2. Chez la femme, le risque de contracter un cancer du côlon est moins variable pour des IMC modérés, mais beaucoup plus élevé lorsque celui-ci dépasse 30 kg/m2 avec un facteur allant jusqu'à 2,49.
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Au cours de cette étude, 496.239 femmes et 379.167 hommes ont été suivis pendant douze années (entre 1982 et 1994). Pendant ce laps de temps 1.616 femmes et 1.792 hommes sont décédés de cancer colorectal. Après ajustement des facteurs de risque (selon l'âge, les antécédents de cancer, la consommation élevée de viande et de graisses) il s'avère que la mortalité par cancer colorectal s'accroît avec l'indice de masse corporelle(IMC), indicateur de l'obésité. Chez l'homme l'indice de référence étant de 22 kg/m2, le risque n'est que de 0,74 lorsque le IMC est inférieur à 20,5 kg/m2, mais il augmente à 1,90 pour un IMC supérieur à 32,5 kg/m2. En revanche, chez les femmes, l'obésité n'influence que très peu ce risque, sauf si le IMC est supérieur à 30 kg/m2 et que la consommation de vin dépasse un verre par jour. Le risque de mortalité par cancer colorectal atteint alors 2,49 en cas d'obésité sévère.

Comment prévenir et dépister le cancer colorectal ?

En France, le cancer colorectal représente le premier cancer d'organe, bien avant celui du sein ou du poumon. Restant longtemps sans symptôme apparent, il se déclare généralement après la cinquantaine. Le premier signe d'alerte est l'apparition d'un saignement rectal au moment des selles ou encore plus inquiétant en dehors des selles. Toutefois, ce saignement est trop souvent considéré à tord comme une pathologie hémorroïdaire alors qu'une lésion colique est en train de se développer. Compte tenu du rôle important de l'hérédité dans la survenue de ce cancer, certains groupes à risque doivent bénéficier d'un dépistage systématique vers la cinquantaine. Dans d'autres cas, lorsque les antécédents familiaux sont très élevés (un grand nombre de sujets dans la même famille étant atteint), le dépistage doit parfois débuter dès l'adolescence. Néanmoins, en France, le diagnostic reste souvent trop tardif, expliquant le mauvais pronostic global de ce cancer (50% de survie à cinq ans). Dans ce domaine, les Etats Unis donnent un bon exemple : la mise en place d'un dépistage de masse permet actuellement (notamment avec l'ablation des polypes détectés précocement) de diminuer l'incidence de ce type de cancer.Il est donc indispensable de consulter dès l'apparition du premier saignement et d'être particulièrement vigilant en cas de surpoids.

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Source : Calle. Am. J. Epidemiol., 2000, 152: 847-854.