Et si la pollution faisait grossir ?

La pollution automobile pourrait représenter un facteur d'obésité. Cette conclusion provient d'une étude française, montrant qu'une exposition aux produits de combustion incomplète, équivalente à celle détectée à cent mètres d'une autoroute, peut faire grossir un adulte de 2 kilos en 15 jours…
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La pollution, un piège à grossir...

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, tels que le benzo(a)pyrène ou la dioxine, sont des polluants issus de combustions incomplètes, produits notamment par la pollution automobile et certaines industries. Dès 1983, un lien entre l'indice de masse corporelle et la présence de ces polluants a été suggéré. Depuis 1999, l'équipe de Luc Mejean (Inserm U 308, Nancy) mène des travaux de recherche sur l'effet des polluants sur les cellules graisseuses et donc sur le poids.

C'est ainsi que son équipe a pu constater que les polluants étaient capables d'entrer, avec les acides gras (lipides), dans les adipocytes (ou cellules graisseuses). En revanche, il semblerait que les polluants empêchent la sortie des lipides contenus dans les adipocytes. Après injection de polluants chez la souris, c'est effectivement ce qu'on observe. Et ce phénomène s'accompagne d'une augmentation significative de la prise de poids, sans modification alimentaire. Cet effet est réversible puisque les souris ont retrouvé leur poids initial quinze jours après l'arrêt de l'exposition aux polluants. Par extrapolation chez l'homme, cette prise de poids correspondrait à environ 2 kilos pour des personnes exposées à un niveau de polluants cent fois plus faible, mais équivalente à celle qu'on détecte à cent mètres d'une autoroute.

La pollution peut entrainer une prise de poids conséquente

En conclusion, les polluants issus de combustion incomplète perturbent la capacité des cellules graisseuses à mobiliser les lipides, ce qui se traduit par une prise de poids conséquente.

Les recherches doivent se poursuivre afin de confirmer ces données préliminaires. Parallèlement, des études épidémiologiques doivent être mise en place, notamment chez les personnes particulièrement exposées aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, c'est-à-dire vivant à côté d'une autoroute, d'une usine d'incinération ou d'une usine polluante...

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Source : Luc Mejean, Etude de l'Ensaia de Nancy, avril 2005.