Sport et ozone, un bon cocktail pour l'asthme

Les enfants pratiquant plusieurs sports dans un environnement pollué à l'ozone ont trois fois plus de risque de développer un asthme que ceux ne pratiquant aucune activité physique. Loin d'interdire la pratique d'activités sportives, ces observations doivent inciter les parents vivant dans des zones polluées, à plus de vigilance.

Irritation oculaire, picotements de la gorge, nez qui coule, toux d'irritation, nombreux sont les citadins qui ont déjà ressenti les effets de la pollution sur leur santé. Les polluants atmosphériques sont irritants pour toutes les muqueuses des voies aériennes supérieures, et en particulier pour les bronches. Ils augmentent ainsi la sensibilité aux allergènes, les substances susceptibles de provoquer une réaction allergique.Dans les grandes agglomérations ou dans les régions particulièrement polluées, les autorités sanitaires conseillent aux personnes sensibles (enfants, personnes âgées ou allergiques) de rester chez elles et d'éviter les activités physiques lorsque le niveau de pollution dépasse les cotes d'alerte. En effet, la ventilation pulmonaire augmente pendant l'effort. L'exposition aux polluants est alors fortement augmentée en même temps que le volume d'air inhalé. Cela peut provoquer des réactions allergiques importantes et notamment des crises d'asthme.

Qu'en est-il alors des enfants qui vivent en zone polluée et dont certains pratiquent un sport, voire plusieurs? Une équipe californienne s'est penchée sur la question.Rob McConnell et ses collaborateurs de l'université de Californie du Sud à Los Angeles, ont suivi 3535 enfants d'âge scolaire sur une période de cinq ans. 265 d'entre eux sont devenus asthmatiques au cours de l'étude. Après analyse du lieu de vie de ces enfants et de leurs activités physiques, il ressort que les enfants qui pratiquaient trois activités physiques ou plus dans une zone fortement polluée par l'ozone, avaient un risque de développer un asthme 3,3 fois supérieur aux autres enfants ne pratiquant aucune activité sportive.D'autres polluants comme le dioxyde d'azote, les particules et les vapeurs d'acide ne se sont pas révélés être des facteurs de risque accru d'asthme. La pratique d'activités sportives dans des zones non polluées n'a pas non plus montré d'incidence sur l'asthme.Par contre, le simple fait de rester à l'extérieur, même sans activité physique augmente le risque d'asthme de 40%.

Alors que faire lorsqu'on habite en zone polluée? Faut-il enfermer nos enfants et leur interdire la pratique d'un sport? Certainement pas. L'activité physique est indispensable à un bon développement de l'enfant, tant sur le plan physique que mental. Mais il faut être attentif aux premiers signes avant-coureurs de l'asthme tels que des rhumes qui n'en finissent pas, des bronchites à répétition ou une toux qui deviendrait chronique. Si de tels symptômes apparaissent, ou si une crise d'asthme se déclenche avec sa respiration sifflante caractéristique, il faut consulter un médecin et pratiquer un bilan d'asthme.La mise en place précoce d'un traitement permettra de stabiliser la maladie et l'enfant pourra alors reprendre ses activités sportives. Et si la sensibilité de l'enfant reste importante, il est toujours possible de l'orienter vers un sport qui se pratique en intérieur comme la natation ou le judo, notamment en hiver car le froid accentue encore cette sensibilité. Les activités de plein air pourront être envisagées en zone non polluée.

Si vous ne connaissez pas la qualité de l'air de votre région, ni la place que tient l'ozone dans l'air que vous respirez, informez-vous ! Des Associations Agrées de Surveillance de la Qualité de l'Air existent dans toutes les régions de France et les mesures des taux des différents polluants sont mises à jour quotidiennement sur leur site Internet. Vous trouverez leur adresse sur le site de l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).

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