Le métro manque d'air !

Selon le Conseil Supérieur de l'Hygiène Publique de France (CSHPF), l'air que respirent quotidiennement les 6 millions d'usagers du métro parisien, n'est pas de bonne qualité. Un nouveau système de surveillance de l'air va être mis en place dans l'enceinte du métro et du RER, afin d'analyser l'origine des particules en suspension détectées en grande quantité et d'entreprendre les mesures qui s'imposent pour protéger la santé des usagers, notamment celles des sujets les plus fragiles (asthmatiques, enfants, personnes âgées).

Chaque jour, 6 millions de personnes empruntent les couloirs souterrains de la RATP. Or, les résultats des contrôles effectués à l'intérieur des enceintes ferroviaires du métro et du RER parisien ont mis en évidence des niveaux élevés de particules en suspension, provenant essentiellement des systèmes de freinage et de guidage des trains. Leurs concentrations varient selon les stations, les heures d'affluence et le type de ligne. Par exemple, cette pollution diffère d'une ligne de type « fer » (comme la ligne 5) à une ligne de type « pneumatique » (ligne 4), et sur la ligne A du RER, il s'agit particulièrement de « fumées noires » ayant une teneur en particules très élevée, de 236mcg par mètre cube (un automobiliste sur un boulevard périphérique aux heures de pointes est exposé à 357mcg et un piéton en zone piétonne à 44 mcg).

Attention, ces taux de pollution restent néanmoins 20 à 40 fois inférieurs aux normes maximales autorisées par le Code du travail. Selon Alain Caire, directeur de l'Environnement et de la Sécurité de la régie, la RATP et la SNCF sont « les seuls dans le monde à suivre en permanence, et depuis 100 ans, la qualité de l'air ».

Protéger la santé des usagers

Quoi qu'il en soit, le Comité d'experts du CSHPF recommande des mesures de prévention afin de protéger au mieux la santé des usagers, particulièrement celles des sujets fragiles, comme les enfants, les asthmatiques et les personnes âgées. Il propose:

  • la mise en place d'un système de surveillance des concentrations de particules sur les quais, dans les couloirs et dans les rames;
  • d'établir des normes de références de la qualité de l'air, s'inspirant des seuils recommandés par une directive européenne portant sur l'air ambiant extérieur;
  • la mise en œuvre d'études complémentaires sur les autres polluants susceptibles d'être présents;
  • la RATP et la SNCF ont à charge d'approfondir l'identification des sources de pollution et de réduire les concentrations aéroparticulaires;
  • revient à l'Institut de Veille Sanitaire d'évaluer de façon plus précise les conséquences de la situation actuelle pour les usagers et le personnel des réseaux souterrains.
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Source : Le Médecin Généraliste, n°2118, mardi 15 mai 2001.