Maltraitance : un sujet à prendre au sérieux

Plusieurs émissions télévisées ont mis au premier plan le phénomène de la maltraitance des personnes âgées. Même si le nombre de cas est limité, la maltraitance n'est pas acceptable. Les hôpitaux, qui mettent déjà en Œuvre de nombreuses actions de prévention, proposent aujourd'hui un ensemble de mesures pour faire mieux.

Les chiffres de la maltraitance des personnes âgées

Quelques chiffres pour commencer : depuis la mise en place du numéro d'appel national 39 77 en février dernier, celui-ci a déjà recu 31.245 appels (chiffres au 28 septembre 2008). Ceux-ci ont donné lieu à l'ouverture de 4.555 dossiers par l'Association francaise pour la bientraitance des aînés et/ou handicapés (Afbah), qui gère le numéro national. Parmi ces dossiers, 3.444 (76%) ont a priori un rapport avec la maltraitance, le solde relevant d'autres problématiques (difficultés dans les démarches administratives, situations d'isolement, conflits familiaux...).Sur les 3.444 dossiers recensés, 74% concernent des situations au domicile de la personne âgée ou handicapée et 26% des situations en établissement, soit 895 cas. Les signalements sont transmis aux services des départements ou de l'Etat, qui procèdent alors à une enquête. Il n'est donc pas possible de savoir, à ce stade, combien de situations de maltraitance avérée ont finalement été identifiées.Quoi qu'il en soit, le nombre de cas signalé n'a rien de négligeable, même s'il doit être ramené au nombre total de personnes âgées ou handicapées accueillies en établissement (plus de 1.060.000). En matière de maltraitance, même un seul cas ne serait pas admissible.Les pouvoirs publics et les établissements ne sont bien sûr pas restés inactifs. Le gouvernement a ainsi annoncé un nouvel ensemble de mesures, comprenant notamment un renforcement des contrôles, une nouvelle campagne d'information sur le numéro d'appel national, mais aussi un programme de formation (sur trois ans) de 250.000 professionnels des maisons de retraite aux techniques d'accompagnement personnalisé des résidents.La prévention de la maltraitance passe en effet, avant tout, par la mise en Œuvre, au sein de chaque établissement, d'un travail d'équipe autour de la notion de "bientraitance". La plupart des services de long séjour des hôpitaux et les maisons de retraite publiques utilisent d'ailleurs déjà les "Recommandations de bonnes pratiques professionnelles" élaborées l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm). Ce référentiel propose une démarche globale et pragmatique, organisée autour de quatre grandes thématiques : l'usager comme "co-auteur" de son parcours (respect de la liberté de choix, accompagnement à l'autonomie, communication, projet d'accueil...), la qualité du lien entre professionnels et usagers (respect de la singularité, vigilance et cadre institutionnel stable), l'enrichissement des structures et des accompagnements (travail avec l'entourage, appel à des ressources extérieures, promotion de l'expression et de l'échange...) et le soutien aux professionnels dans leur démarche de bientraitance (promotion de la parole, prise de recul et projet d'établissement ou de service).Les hôpitaux et les maisons de retraite publiques souhaitent aujourd'hui aller plus loin. Ils demandent aux pouvoirs publics la mise en place d'un processus de "certification qualité", le renforcement des moyens en personnels qualifiés et l'accélération des programmes de formation à l'accompagnement.

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