IVG à domicile

L'arrêté de tarification concernant l'IVG (interruption volontaire de grossesse) médicamenteuse et chirurgicale vient d'être enfin signé par le ministre de la Santé. Désormais, les femmes qui désirent avorter ne sont plus obligées de se rendre à l'hôpital, mais peuvent s'adresser à leur médecin traitant ou à leur gynécologue. Cette mesure devrait contribuer à réduire les délais d'accès des femmes aux IVG.

En pratique

Les femmes n'ayant pas dépassé 5 semaines de grossesse (7 semaines d'aménorrhée) qui se rendent chez leur médecin ou leur gynécologue se verront prescrire un comprimé de RU 486 (Mifégyne), puis deux jours plus tard, 2 comprimés de Gymiso pour expulser l'oeuf. L'acte est remboursé à 70% et devrait coûter 191,74 euros. Une amélioration des conditions financières de prises en charge est prévue.

Sous haute surveillance

Attention, cet acte « doit être effectué sous la surveillance d'un gynécologue ou d'un médecin généraliste justifiant d'une expérience professionnelle adaptée et travaillant en réseau avec un établissement de santé avec lequel il a passé une convention ».Soulignons également que cette pratique doit être conçue avec un accompagnement psychologique. La prise en charge par le médecin se fait sur la base d'un forfait de 4 consultations, tandis que la patiente qui avorte chez elle, ne doit pas être seule, mais entourée du soutien de son mari ou de son entourage.

Selon le ministre de la Santé Philippe Douste-Blasy, cette mesure qui entre en vigueur trois ans après le vote de la nouvelle loi sur l'IVG de Martine Aubry était nécessaire, car l'IVG médicamenteuse à domicile peut se pratiquer dans des conditions de qualité et de sécurité équivalente à celle en hôpital. Rappelons que cette méthode est sûre, elle permet d'éviter une intervention chirurgicale et préserve la possibilité d'avoir un enfant ultérieurement.

Chaque année en France, 220.000 avortements sont pratiqués, un chiffre qui ne diminue pas depuis une dizaine d'années. Il existe deux méthodes. L'une est chirurgicale et réalisée dans des centres spécialisés : le plus souvent sous anesthésie générale, l'oeuf est aspiré à l'aide d'une canule. Cette pratique représente encore 70% des IVG. L'autre technique utilise la pilule abortive ou RU 486 : les propriétés anti-hormones provoquent le décollement de l'oeuf et favorisent son expulsion. Or l'avortement en France est défaillant par manque de moyen et de personnel. De plus, cette activité est dévalorisée et mal rémunérée. Au final, chaque été, les centres d'IVG sont engorgés, avec une attente qui atteint les trois semaines dans les grandes villes. Malgré l'allongement du délai maximal autorisé, cette attente est insupportable.

L'IVG à domicile devrait donc contribuer à améliorer un tant soit peu cette situation et à éviter que 5.000 femmes ne partent tous les ans aux Pays-Bas ou en Espagne à leurs propres frais pour exercer ce droit.

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