Infections génitales : dépistage systématique de Chlamydia

La pertinence du dépistage systématique des infections à Chlamydia trachomatis chez les jeunes femmes de moins de 25 ans est à nouveau activement discutée. Il s'agit d'infections bactériennes des organes uro-génitaux, sexuellement transmissibles et très fréquentes. Avec les nouveaux tests de dépistage, la circulation des Chlamydia pourrait être maîtrisée.

Chlamydia : infections sexuellement transmissibles des plus fréquentes

Les infections uro-génitales à Chlamydia sont des infections sexuellement transmissibles. Elles sont fréquentes, particulièrement chez les femmes de moins de 25 ans.

Souvent asymptomatiques, elles peuvent progresser silencieusement. Les conséquences sont alors graves : grossesse extra-utérine et stérilité en cas d'atteinte des trompes.

Les symptômes de cette infection se manifestent par des saignements en dehors des règles, des douleurs pelviennes, une infection du col de l'utérus, voire une salpingite (inflammation des trompes) ou une infection urinaire. Plus rarement touchés, les hommes développent une urétrite (inflammation de l'urètre), une infection urinaire et des douleurs testiculaires.

De nouveaux tests de dépistage pour les Chlamydia

La façon de bloquer ces symptômes et les éventuelles complications graves est de réaliser un test de dépistage et de bénéficier d'un traitement. Ce dernier repose sur la prescription d'antibiotiques.

Quant au dépistage, il existe aujourd'hui des tests très efficaces à partir d'un simple prélèvement urinaire, vaginal ou spermatique, que l'on peut facilement réaliser soi-même, à domicile. C'est un véritable progrès car jusqu'à la fin des années 1990, le dépistage imposait un prélèvement dit « endo-cervicaux », effectué par un médecin.

C'est ainsi que dès 2003, la Haute autorité de santé (anciennement l'Anaes) préconisait un dépistage systématique de Chlamydia chez les sujets à risque, c'est-à-dire chez les femmes de moins de 25 ans.

Mais à l'époque, l'acceptabilité des nouveaux tests de dépistage et la fréquence des infections n'étaient pas connues.

Aujourd'hui, de nouvelles données publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire confirment l'intérêt d'un dépistage systématique dans cette population, au moins dans les Centres de planification et d'éducation familiale (Cpef), les Centres de dépistage anonyme et gratuit (Cdag) et les Centres d'orthogénie (destinés aux interruptions volontaires de grossesse).

Les six études publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire rapportent un taux d'infection de 7% à 11% chez les femmes de 25 ans et moins. Quant à l'acceptabilité des nouveaux tests de dépistage, elle s'est révélée très bonne, pratique et de réalisation simple. Les femmes ont même une préférence pour l'autoprélèvement vaginal à domicile (introduction d'un écouvillon dans le vagin à 4-5 cm) par rapport au prélèvement urinaire. Le prélèvement doit simplement être porté au laboratoire d'analyses médicales pour interprétation. A noter que l'autoprélèvement vaginal a l'avantage d'être moins coûteux, plus facile à transporter, réalisable à n'importe quel moment (le prélèvement urinaire nécessitant de ne pas uriner pendant les deux heures précédentes) et plus sensible.

Les tests de dépistage, et encore plus particulièrement l'autoprélèvement vaginal, semblent donc très bien adaptés au dépistage systématique.

Souhaitons que les réflexions sur ce sujet avancent. Reste également à évaluer le rapport coût/efficacité d'un dépistage systématique basé sur le seul critère de l'âge. Idéalement, le dépistage devrait également être étendu aux jeunes hommes…

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Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), n°37-38, 3 octobre 2006.