Cancer du col de l'utérus : étape ultime vers un vaccin

Un vaccin pourrait bientôt protéger les femmes du papillomavirus, virus responsable de la plupart des cancers du col de l'utérus. Les premiers essais ont démontré l'efficacité remarquable de cette vaccination, qui permettrait pour la première fois de lutter préventivement contre une forme de cancer.

Le papillomavirus qui se transmet par contact avec la peau, la plupart du temps lors de relations sexuelles, est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue dans les pays industrialisés. Ce virus est responsable d'infections génitales, facilement détectables lors d'un frottis cervical, qui restent souvent à l'état latent ou bénins. Cependant dans certains cas, elles évoluent en lésions précancéreuses. Sans traitement, elles provoquent un cancer du col utérin.

Chaque année dans le monde, 500.000 femmes sont touchées par ce cancer, dont 3.000 cas diagnostiqués en France. L'an dernier, 258.000 en sont décédées.

Le vaccin expérimental mis au point par une équipe de chercheurs américains est dirigé spécifiquement contre une des souches du virus : le papillomavirus de type 16. Cette souche est présente dans 50% des cancers qui infectent environ 20% des femmes dans le monde. Les premiers essais cliniques ont été réalisés durant deux années sur 2.392 femmes âgées de 16 à 23 ans. Réparties en plusieurs groupes, certaines recevaient un placebo, d'autres différentes doses du vaccin. Dans le premier groupe, 41 personnes (3,8%) ont contracté une infection, tandis que le taux d'infection était nul chez les sujets vaccinés. Cette immunisation peut donc réduire les risques d'infection et les complications associées au cancer.

Certes, cet examen a pour l'instant été réalisé à une échelle réduite. Mais des tests sont déjà en cours de réalisation sur des milliers de volontaires à travers le monde (phase III des tests). A ce rythme, un tel vaccin pourrait être disponible sur le marché d'ici cinq ans. Il s'agirait alors de la première vaccination préventive contre un cancer. Le nombre de cancers du col utérin pourrait être considérablement réduit en vaccinant les sujets non infectés.

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Source : New England Journal of Medicine, 21 novembre 2002, pp 1645 et 1703.