Drogues : des comportements antisociaux à l'adolescence à prendre au sérieux !

Les adolescents qui ont des comportements antisociaux (qu'il s'agisse de sévices sur des personnes ou des animaux, de destruction de biens, de vols, de fugues…) sont les plus à risque vis-à-vis de la consommation de drogues, licites ou illicites, à cet âge, mais aussi au cours de leur future vie d'adulte.

En réalisant une revue de la littérature, les auteurs montrent que les comportements antisociaux sont fortement prédictifs d'une consommation abusive d'alcool. Agressivité, comportements impulsifs et irréfléchis doivent attirer l'attention car ils sont à la fois des traits communs aux adolescents commettant des incivilités et à ceux qui ont (ou auront) une relation problématique avec l'alcool.

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer cette association : des facteurs environnementaux et génétiques, mais aussi des facteurs anatomiques ou biochimiques. Ainsi, au cours du développement, l'aptitude à contrôler ses émotions s'affirme en même temps que se développe le cortex frontal ; et l'imagerie cérébrale est actuellement en mesure de montrer que des comportements antisociaux peuvent être associés à des anomalies de cette région du cerveau. Des facteurs biochimiques pourraient également intervenir, notamment la dopamine, un important neuromédiateur impliqué dans diverses pathologies psychiatriques ou neurologiques ; le système dopaminergique pourrait en effet être le support d'une différence entre individus dans la perception qu'ils ont du plaisir lié à la consommation d'alcool et donc de l'envie ou non de poursuivre cette consommation.

Tous ces facteurs sont vraisemblablement imbriqués les uns avec les autres et leur étude pourrait permettre de mieux comprendre les liens existants entre comportements antisociaux et relation problématique avec l'alcool.

Quoiqu'il en soit, cette association n'est pas une fatalité : c'est ce que montrent des approches comportementales initiées très tôt (dès l'école élémentaire) visant à aider les enfants à résoudre de manière optimale des situations susceptibles de générer des réactions agressives de leur part. Ces traitements préventifs peuvent permettre de retarder l'âge de la première expérimentation de l'alcool ou du cannabis. Certains médicaments peuvent également être utiles, notamment la ritaline, proposée aux enfants hyperactifs.

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Source : Clark D.B. et coll., Childhood antisocial behavior and adolescent alcohol use disorders. Alcohol Research & Health, 26 : 109-115, 2002.